Au Cœur du Parc National du Mercantour, Mollières est un village surprenant. Peut-être le seul village de France ne possédant pas encore l’électricité. L’accès au village est autorisé en véhicule à moteur le 15 Août à l’occasion de la fête du village.
Mollières est un hameau appartenant à la commune de Valdeblore, département des Alpes-Maritimes, région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
On écrit souvent aussi à tort Molières. Ses habitants sont les Molliérincs1. En langue provençale et dans sa composante niçoise (Georges Castellana), son nom est Mouliera et ses habitants sont lu Moulairenc.
Aujourd’hui dépeuplée, Mollières fait figure d’une enclave habitée dans la partie centrale du parc national du Mercantour.
En 1850 et 1947, Mollières a demandé à être détachée de la commune de Valdeblore.
Bien qu’ayant participé au plébiscite de 1860 avec le reste du comté de Nice, Mollières reste italienne. Victor-Emmanuel II y possédait des terrains de chasse. Les Molliérincs durent donc subir une nouvelle frontière particulièrement pénalisante.
Mollières fut alors rattachée à la commune de Valdieri (Vaudier), province de Coni, royaume d’Italie. De 1860 à 1947, Mollières jouit d’un statut spécial parce qu’on ne pouvait l’atteindre qu’à partir du territoire français.
Durant la Seconde Guerre mondiale, Mollières fut touchée par deux fois directement et durement par les événements : en juin 1940 tout d’abord, lors de l’entrée en guerre de l’Italie, le vallon de Mollières se trouvant sur la ligne de fortification italienne, face à la France, la population fut évacuée en arrière vers Terme di Valdieri. Peu de temps après, avec la capitulation de la France, les Molliérois purent regagner leur village.
Le second événement fut l’incendie total du village et des hameaux du vallon de Mollières en septembre 1944 par les Allemands en déroute à la suite du débarquement de Provence. La population entière dut alors évacuer les maisons en flammes et se réfugia cette fois dans les villages français de Valdeblore, Roubion, Saint-Sauveur, etc. Un certain nombre de familles revinrent peu de temps après pour récupérer les récoltes parvenues à maturité. La plupart s’en allèrent ensuite définitivement pour rejoindre un village d’accueil proche ou bien la région côtière où des parents et amis avaient déjà migré depuis longtemps (Vence, Grasse par exemple). Quelques familles pourtant passèrent l’hiver sur place et y demeurèrent quelques années encore. Les derniers quittèrent le village pour la côte en 1965 avec la construction de la piste qui désenclavait Mollières par Saint-Martin de Vésubie.
Après bien des péripéties parfois dramatiques, Mollières a été cédée par l’Italie à la France au traité de Paris (1947).
Mollières fut alors rattachée à la commune française de Valdeblore dont elle relevait avant 1860 mais à titre simplement provisoire car les Molliérincs désiraient constituer une commune à part. Finalement, l’exode rural qui toucha ce hameau comme tant d’autres après la Seconde Guerre mondiale atténua les revendications.
Mollières fut alors rebâti en partie et une piste la relia à Saint-Martin-Vésubie