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(14) , A propos des Vestiges grecs de la Corderie à Marseille 7ème. Intérêt général contre profits privés.

(14) , A propos des Vestiges grecs de la Corderie à Marseille 7ème. Intérêt général contre profits privés.

Par Jean Marc Coppola, Conseiller Municipal de Marseille,

Le Préfet de Région a tenu le 31 août une réunion publique d’information afin de permettre à la ministre de la Culture de rendre un avis sur le périmètre de sauvegarde archéologique du site. Cette réunion témoigne de l’inquiétude des pouvoirs publics face à une mobilisation qui ne cesse de grandir. En effet l’émoi dépasse très largement les habitants du 7ème arrondissement de Marseille. Des témoignages parviennent de tous les coins du pays pour préserver la mémoire, les vestiges de l’histoire de la construction de la 2ème ville de France. Mais la séance « d’enfumage » organisée par l’Etat avec ses services DRAC, INRAP…n’a pas rassuré, ni même apaisé les inquiétudes, la colère et l’opposition au projet de construction d’une résidence grand standing et à la volonté d’effacement d’une partie de la mémoire historique de la plus ancienne ville du pays. La nécessité de développer la recherche archéologique, les fouilles, la préservation des vestiges ont donné un écho particulier à cette bataille. Nous sommes face à un double enjeu, celui de préserver un site unique en France et en méditerranée et celui d’empêcher une nouvelle construction dans un quartier où les espaces verts, les poumons de respiration, sont de plus en plus rares.
En découlent donc plusieurs sujets lourds de conséquences :
1. La multiplication de ventes de terrains publics, municipaux aux grands opérateurs privés. Marseille, ville inégalitaire, est de plus en plus privatisée. Son patrimoine public (vestiges ou non) est vendu à la découpe aux promoteurs privés pour recomposer socialement et sociologiquement en chassant les habitants modestes qui croulent sous des impôts injustes de plus en plus lourds et en cherchant à attirer les plus riches qui spéculent particulièrement avec l’immobilier de luxe.
2. Les conditions financières de ces opérations sont de plus en plus obscures et les processus de partage du gâteau entre la Ville, maintenant la Métropole, et les grands promoteurs nécessitent une profonde investigation à mettre au grand jour et de nouvelles lois pour assurer la transparence et la préservation de terrains publics. Ainsi en réunion, ni l’Etat, ni Vinci n’ont pu dire quel serait le montant de l’indemnisation que l’Etat devrait verser à Vinci en cas d’annulation du projet pour préserver l’ensemble du site. Question qui, à n’en pas douter, influera sur la décision de la ministre de la Culture.
3. Comment construire la ville sur la ville, dans une approche globale, équilibrée et citoyenne afin de répondre aux besoins de logements sociaux (40.000 demandes en souffrance) tout en préservant l’environnement, les sites archéologiques de la plus ancienne ville de France, de répondre aux besoins de services publics qui font de plus en plus défaut…?

Aujourd’hui il ne s’agit donc pas de déterminer quelle sera la ligne de partage entre les vestiges à préserver et l’immeuble grand standing. La mobilisation à amplifier doit permettre de gagner l’annulation par tous les moyens du permis de construire, et de préserver les 6500 m2 pour un espace de recherche archéologique et pour l’aménagement d’un poumon de respiration pour les habitants du 7ème arrondissement.

Madame Françoise Nyssen est au pied du mur : sera-t-elle une vraie ministre de la Culture, défenderesse de l’intérêt général et de l’exception culture française ou sera-t-elle une ministre inféodée aux spéculateurs immobiliers et financiers ?

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