« Le Premier ministre a ainsi annoncé avoir demandé deux missions. L’une, dont les conclusions devront être rendues en février prochain, portera sur les ports de l’Axe Seine, Le Havre, Rouen et Paris, aujourd’hui réunis au sein du GIE Haropa, pour « plus d’intégration et un pilotage unifié ».
L’autre, dont le travail sera remis à l’été prochain, portera sur l’axe Méditerranée Rhône Saône à partir du port de Marseille. Si on y ajoute le port de Dunkerque, « tête de pont sur l’axe Nord », Edouard Philippe veut « un seul port français avec trois portes d’entrée. » Pour se faire, le Premier ministre souhaite une unification des systèmes logistiques des ports français, quand il en coexiste deux actuellement, et la digitalisation des plates-formes portuaires, en prenant exemple sur ce qui se fait de mieux au monde, « en l’occurrence à Singapour ».
Optimiser l’espace portuaire
Sur le plan de la compétitivité, le Premier ministre a promis de donner de la visibilité sur les charges fiscales des ports, et de revoir les règles de la domanialité publique afin d’optimiser l’espace portuaire. A ce propos, Edouard Philippe a conforté le canal Seine-Nord, soulignant au passage qu’il « faut en faire un succès pour tous nos ports », un clin d’oeil aux Havrais qui s’inquiètent de voir détourner du trafic de marchandises vers le nord…
La veille de l’intervention d’Edouard Philippe aux Assises de la mer, le président d’Armateurs de France et de Britanny Ferries, Jean-Marc Roué, avait affirmé, dans une interview aux « Echos » , que l’urgence pour la filière est aux incitations pour des financements publics et privés, à l’accélération de la transition énergétique avec le GNL et les énergies marines renouvelables, et à la constitution d’une flotte stratégique.
Simplification drastique
Sur ces trois points, le Premier ministre a lancé des pistes. Il a notamment demandé à Bercy d’étudier de nouvelles modalités de financement des navires, à Nicolas Hulot d’adapter la réglementation afin de faciliter l’approvisionnement des futurs navires propulsés au GNL, ainsi que de réaliser « une simplification radicale des procédures d’instruction » pour les projets d’énergies maritimes renouvelables.
Selon une étude publiée en début d’année par le Boston Consulting Group (BCG) , l’économie de la mer emploie 820.000 personnes en France et contribue à 270 milliards d’euros par an pour l’économie nationale, soit 14 % du produit intérieur brut. Le secteur pèse trois fois celui de l’automobile. »