Youssef Ben Amar est un artiste engagé qui place la Culture de paix au cœur de ses actions culturelles.
Conseiller municipal, éducateur, rappeur : Youssef Ben Amar aime changer de casquette. À 31 ans, ce fils d’immigrés marocains a passé les quinze premières années de sa vie dans la barre H, puis dans une maison du quartier Beausoleil.
Avec ses six frères et soeurs, le jeune Allonnais a appris l’importance de l’école et de l’ouverture culturelle. « Quand on parle de banlieue, on parle souvent de communautarisme. Mais à Chaoué à l’époque, je n’avais pas cette impression. Il y avait un brassage qui nous paraissait sain. Aujourd’hui, c’est vrai, on a perdu un peu de lien social et de cohésion qui régnaient dans les quartiers populaires. »
Au début des années 70, le père de Youssef arrive à Allonnes, seul d’abord. Le regroupement familial permet ensuite au grutier de retrouver sa femme et ses deux premiers enfants, nés au Maroc.
Dans la famille, on parle et on s’écoute, mais on ne milite pas. « Je crois que mes parents devaient se dire : attention, on n’est pas chez nous. Finalement, j’ai plutôt été bercé dans le militantisme par l’environnement municipal. Mes parents espéraient peut-être rentrer chez eux. Ce sont leurs enfants qui les ont enracinés ici. »
Éducateur à Allonnes, cofondateur et président de la Baraka prod, une association qui produit de jeunes artistes du coin, Youssef verse aussi dans le volet socioculturel en organisant par exemple le festival Crev’la dalle. « Je suis un fervent défenseur de l’éducation populaire. Ici, à Allonnes, on a une réelle richesse qui permet de nous ouvrir à d’autres horizons. À nous aussi d’aller vers tous les habitants. »