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ALTERNATIVE. L’université d’été du Parti de la gauche européenne s’ouvrait hier par des échanges sur la montée du populisme à l’Est de l’Union, dont Viktor Orban est un des fers de lance.
« La Marseillaise : Les progressistes du continent ont rendez-vous en Hongrie BUDAPEST De notre envoyé spécial
Les membres des partis communistes, progressistes, rouges-verts confédérés dans le Parti de la gauche européenne ont choisi une terre de mission, la Hongrie, pour tenir leur université d’été. Objectif : nouer de nouvelles coopérations et impulser une dynamique continentale pour faire reculer les politiques néolibérales et le populisme.
Une perspective qui semble particulièrement lointaine dans les pays de l’Est de l’Union européenne où depuis la chute du mur de Berlin, la gauche et a fortiori les forces contestant le capitalisme ont été marginalisées . En ouvrant les échanges, Attila Vajnai, dirigeant du Parti des travailleurs hongrois, en témoigne. Il rapporte le délitement des forces progressistes dans un champ politique dominé par la droite populiste et l’extrême droite. « Ne serait-ce que pour défendre nos idées et l’étoile rouge, symbole communiste, nous avons dû faire condamner la Hongrie par la justice européenne », rapporte-t-il.
L’un de ses camarades s’indigne des relents d’antisémitisme au plus haut niveau de l’Etat : « Notre premier ministre a récemment rendu hommage à Horthy qui dirigeait la Hongrie pendant la guerre, c’est un peu comme si en France, on saluait la mémoire de Pétain ! » Des convergences inédites Un représentant polonais décrit pour sa part le mouvement de contestation qui existe dans son pays face « à la volonté d’un gouvernement de plus en plus autoritaire de porter atteinte à l’institution judiciaire ».
Du côté de la Ré- publique tchèque, où les progressistes conservent une influence, un délégué souligne aussi un « glissement en cours vers un gouvernement autoritaire ».
Un membre de Die linke (Allemagne) estime quant à lui qu’il est possible de reconstruire une gauche à l’Est. Dans son pays, à cheval sur les deux mondes qui composent l’Union européenne, il assure que « malgré la poussée populiste, c’est notre parti qui est la première force d’opposition au Parlement ». D’autres représentants des pays d’Europe centrale expliquent le dilemme auquel ils sont confrontés : combattre frontalement le néolibéralisme mais rester minoritaires ou combattre les dérives nationalistes en nouant des alliances avec une social-démocratie largement convertie au… néolibéralisme. À l’autre bout du continent, l’expérience du Labour version Jeremy Corbyn pourrait ouvrir la voie à des convergences inédites qui s’affranchissent de cette double impasse. S’adressant aux forces communistes et écologistes du continent, un de ses représentants invité par le PGE considère que « la crise politique peut aussi déboucher sur une majorité de changement à gauche ». « Nous travaillons à rendre notre orientation plus radicale et plus populaire », assure-t-il tout en soulignant, au-delà du Brexit, l‘intention de Jeremy Corbyn est « de construire des liens avec d’autres partis d’Europe pour vaincre la droite et le libéralisme ». De quoi susciter l’intérêt des délégués qui ont terminé cette première journée en entonnant l’Internationale simultanément dans toutes les langues.
Léo Purguette »