Cher-es ami-es, cher-es camarades,
Je tenais tout d’abord à vous remercier toutes et tous de votre présence nombreuse à notre 32ème fête de la citoyenneté.
Vous savez l’attachement qui est le nôtre à maintenir ce moment convivial et politique qui sonne pour tous les militants communistes de notre quartier le moment de vacances bien méritées.
Mes remerciements sont aussi naturellement pour eux car après une longue année de campagne, je ne sais que trop l’énergie qu’il faut déployer pour permettre la tenue de ce rendez-vous auquel nous ne dérogerions pour rien au monde.
Je remercie aussi nos intervenants à l’excellent débat qui vient de se tenir pour leur disponibilité et leur engagement à défendre nos acquis sociaux face à un gouvernement bien décidé à imposer une réforme du code du travail qui nous ramènerait plusieurs dizaines d’années en arrière.
Ramènerait et pas ramènera car vous pourrez compter sur nous pour nous mobiliser dans tous les lieux où nous pourrons le faire pour mettre en échec cette pseudo réforme.
A vos côtés, au coté de nos amis syndicalistes, nous serons présents le 12 septembre dans la rue pour porter la contestation et nos propositions pour un droit du travail garantissant à tous les travailleurs des conditions de travail dignes et émancipatrices, qui nous permettent à toutes et tous ici de construire nos vies sans crainte de la précarité, avec des salaires décents, avec des perspectives d’emploi et de formation tout au long de la vie.
Nous serons aussi présents tout au long de l’été pour informer, alerter et mobiliser contre ce projet de loi à travers la campagne lancée par le PCF « L’été ça n’est pas fait pour casser le code du travail ».
Vous pourrez aussi compter sur nous pour nous opposer à l’Assemblée, par la voix de nos 11 députés, dont notre député des Bouches-du-Rhône Pierre Dharréville, et localement à toutes les mesures d’austérité qui sont d’ores et déjà annoncées, à l’augmentation de la CSG et à la refondation de l’ISF et j’en passe.
Vous pourrez compter sur nous pour nous mobiliser pour un accueil digne et fraternel des réfugiés et pour le respect de l’Etat de droit pour ne citer que quelques exemples au cœur de l’actualité.
La justice sociale, la démocratie, le vivre ensemble sont au cœur de notre engagement, nous n’abdiquerons pas face à un pouvoir élu certes, mais sans légitimité quant à son projet étant donné le nombre de français qui ont souhaité écarter le danger FN par leur vote.
Permettez moi en effet de faire un petit détour par la séquence électorale qui vient de se clore dans notre pays après de longs mois de campagne.
En année électorale, notre fête revêt toujours un caractère particulier car elle arrive au moment où il est possible de tirer un bilan de la séquence qui vient de s’achever.
Le bilan vous le connaissez, un nouveau président porté au pouvoir parce tout ce que notre pays compte de puissances financières, dans un contexte d’abstention massive et élu face au Front National au 2ème tour de la présidentielle.
S’en suit une majorité de godillots, incapables ou interdits de la moindre prise de parole en commission ou dans l’Assemblée, pas choqués un brin lorsqu’ils expliquent qu’aucun amendement de l’opposition ne peut être pris en compte.
Godillots au mieux mais hors sol ou incompétents au pire quand on découvre au fil des articles des députés ravis d’être élus car il y a du champagne à tous les cocktails, des députés qui ne siègent pas le mercredi car ils ont tennis, quand on découvre une présidente de la commission des lois qui ne sait pas ce qu’est un décret…
Et pourtant, ce parti là, le plus mal élu de la 5ème République, détient malgré tout une majorité absolue incontestable à l’Assemblée Nationale qui lui laisse toute la latitude qu’il souhaite d’un point de vue institutionnel pour mener à bien ses réformes ultralibérales.
Plus que jamais, notre exigence d’une 6ème République sociale et citoyenne prend sens face aux résultats de ces élections.
Car la politique subit une crise de défiance sans précédent dont l’élection d’un homme se drapant des habits de la modernité, mais n’appliquant pourtant que de vielles recettes libérales maintes fois expérimentées et toutes en échec, n’est qu’un des exemples les plus frappants.
Comment accepter que l’Assemblée Nationale, garante entre toutes les institutions de la souveraineté du peuple, ne soit élue que par 42% des inscrits sans réfléchir aux évolutions institutionnelles nécessaires à la participation du plus grand nombre d’habitants de notre pays aux affaires, par leur engagement quotidien mais aussi par l’élection de représentants du peuple et pas seulement d’une classe sociale ?
Nous portons ce combat depuis de longues années, je dirais même depuis plusieurs décennies en regardant mes camarades qui ici comme ailleurs se sont battus contre l’élection au suffrage universel direct du Président de la République tant ils sentaient déjà germer les dérives d’un système où le pouvoir repose entre les mains d’un seul homme.
Nous avons une autre pratique de la politique, je sais qu’il est de bon temps de le clamer aujourd’hui, mais chez nous c’est vrai et cela ne date pas d’hier. Nous n’avons pas une vision verticale de la politique, nous nous appuyons à tous les échelons où nous pouvons le faire sur la population de nos quartiers, de nos villes pour lutter ensemble, je pense entre autres ici parce que c’est d’actualité au projet de construction sur le terrain de la Corderie, nous co-élaborons des propositions, nous sommes ensemble pour lutter et construire dans toutes les instances et lieux où cela est possible.
Et nous continuerons, parce que là est la seule voie possible pour porter ensemble un projet solidaire, écologique et citoyen qui permette vraiment d’améliorer la vie du plus grand nombre.
Mais il serait faux de faire porter au système institutionnel l’entière responsabilité de la défiance des citoyens à l’égard de la politique, tout comme celui des résultats des dernières élections.
Notre responsabilité est grande à nous les forces politiques, et encore plus singulièrement les forces politiques de gauche.
Nous n’avons pas su nous montrer à la hauteur des urgences et des responsabilités qui nous incombaient pour mettre en échec un résultat pourtant écrit de longue date.
Les communistes, depuis plus d’un an, avaient identifié ce risque et nous savions que seule une dynamique de rassemblement sur un projet de progrès social pouvait permettre d’écrire une autre histoire.
Nous nous sommes mobilisés en ce sens, nous avons pris nos responsabilités en ne présentant pas de candidat à l’élection présidentielle et en apportant notre soutien à la candidature de JL Mélenchon.
Au terme d’une belle campagne, il s’en est fallu de peu pour que nos idées, nos valeurs accèdent au 2ème tour de l’élection présidentielle.
Dès lors, il aurait fallu reconstruire, travailler ensemble à faire grandir les résistances et à permettre l’élection en nombre de députés de gauche, de députés du peuple prêts à défendre nos exigences à l’Assemblée.
Mais la division des forces de gauche ici comme ailleurs a empêché ce résultat et cela représente un véritable gâchis pour l’ensemble des travailleurs, des précaires, des retraités, de toutes celles et ceux qui souffrent au quotidien des politiques libérales de ces 30 dernières années.
Cette division et les tentations hégémoniques ne sont et ne seront pas la clef du changement que l’on souhaite dans notre pays.
Nous devons marcher unis, sans faire comme si il n’existe pas de différence entre nous, mais dans le respect justement de ces différences, pour être porteurs de résistance et d’espoir.
J’ai été ici votre candidate aux élections législatives, dans ce contexte difficile et malgré tous les gestes que nous avons pu produire, dans notre circonscription comme dans tout le département, nous n’avons pas réussi à convaincre des risques que faisait porter notre division.
Je le regrette profondément mais comme je ne suis pas d’un naturel pessimiste et que les adversaires que nous avons en face de nous sont en ordre de marche serais-je tenter de dire, j’en appelle une nouvelle fois à construire ensemble des fronts de résistance face à la régression sociale qui semble être l’unique objectif du nouveau pouvoir.
Nous devons nous retrouver pour lutter ensemble militants de gauche, syndicalistes, associatifs, habitants de nos quartiers pour préserver nos droits et en conquérir de nouveaux.
Les mois à venir seront durs, épargnons-nous une lutte fratricide et conjuguons nos forces pour faire reculer le gouvernement.
Et enfin, avant d’aller lever ensemble le verre de la fraternité et la partie festive de notre rassemblement, vous me permettrez de conclure sur un message plus personnel.
Je tenais à remercier plus chaleureusement deux camarades présents aujourd’hui.
Jean-Marc Coppola pour son amitié et sa présence quasi indéfectible à notre fête de quartier au coté duquel j’ai énormément appris ces dernières années et Christian Pellicani qui cette année est passé de l’autre coté du miroir pour diriger ma campagne au lieu de la mener lui-même. C’était une transition douce, tant nous travaillons ensemble depuis 10 ans maintenant, mais qui n’était pas pour autant simple à mener et je voulais vraiment le remercier pour sa confiance et son engagement à mes cotés.
Merci à toutes et tous pour votre attention.