Par Clara Martinez.
Rassemblé autour du slogan, « Eau source de vie, pas de profit », 12 000 participants au Forum Alternatif Mondial de l’Eau (FAME) ont participé au succes de cette semaine de défense de l’eau comme bien commun.
Le bilan de l’organisation, après ces quatre jours, est « très positif » car des compromis pour continuer cette lutte sont sortis des conférences et des ateliers. Un exemple d’engagement est la Déclaration de Marseille, qui sera publié dans les jours à venir, signé par les membres du mouvement international pour l’eau bien commun. Le discours commence en disant : « Nous partageons une vision commune de l’eau comme un droit humain et un bien commun, pas comme une marchandise. Nous saluons la reconnaissance par les Nations Unies du droit humain à l’eau et à l’assainissement (Résolution 64/292), ainsi que l’adoption de ce droit dans plusieurs constitutions et jurisprudences dans le monde ». La Déclaration accuse le développement occidental et la surconsommation d’entrainer le monde dans une crise économique, sociale et environnementale « dramatique et profonde ». Mais le mouvement confiant dans un possible changement, valorise très positivement les « victoires » comme la remunicipalisation de l’eau à Paris, le succès du référendum italien contre la privatisation de la gestion de l’eau, et l’inscription du droit humain à l’accès à l’eau dans les Constitutions de plusieurs Etats d’Amérique du Sud, entre autres.
La Déclaration Cette attestation est la somme des résolutions obtenues après des heures de travail. Certains éléments ressortent parmi les autres, comme par exemple l’affirmation que l’eau est un élément de base de toute vie sur la planète et un droit humain fondamental et inaliénable pour toutes et pour tous. Une question très importante, et très répétée aussi, est le rejet absolu de toute forme de privatisation de l’eau, et la demande d’une gestion publique, coopérative, participative, équitable et non orientée vers le profit. Ce modèle de gestion est défendu par les partenariats : public-public et public-citoyen ou communautaire. Ils demandent une « Démocratie Réelle » où les populations se prononceront sur les décisions importantes concernant l’eau dans leurs régions. Et dans ce sens-là, pour finir les pleins pouvoirs des Gouvernements, ils proposent la mise en place de systèmes juridiques internationaux indépendants comme un Tribunal International de l’eau contre les crimes envers l’environnement. Le mouvement pour l’eau bien commun demande une transition énergétique qui s’appuie sur des solutions locales et soutenables. Dans ce sens, ils soutiennent l’agriculture paysanne et familiale, et reconnaissent l’importance des connaissances coutumières et traditionnelles. Ils réaffirment aussi les droits des femmes et la fin de l’extractivisme. Une proposition du public latino-américain est consacree a l’industrie minière, pour rendre la dignité à toutes les personnes mortes dans ce travail. En ce qui concerne les demandes des institutions ou des organismes, le mouvement fait appel aux Etats, afin qu’ils reconnaissent dans leur législation nationale les droits de chaque personne à une eau potable et à l’assainissement, en accord avec la résolution de l’ONU. Aussi pour les Etats, ils demandent de rejeter les « fausses » solutions de privatisation proposées par l’ « économie verte ». Finalement, ils font appel à l’Assemblée des Nations Unies pour organiser un forum global et démocratique de l’eau en Octobre 2014 pour mettre en pratique le droit humain à l’eau et à l’assainissement. Finalement, le mouvement s’engage à poursuivre la construction de réseaux et de nouvelles alliances sociales, à impliquer les autorités locales et les parlementaires dans la défense de l’eau comme bien commun. De la même façon, les autorités doivent réaffirmer le droit à l’eau potable pour tous les êtres humains et la nature.
Le futur de l’organisation Pour faire du FAME une réalité, l’organisation a travaillé pendant des mois et des mois ; un long travail qui est le point de départ pour essayer de changer la tendance actuelle. Cinq idées pour résumer les deux heures de conférence : La première, c’est le besoin d’organiser les mouvements mondiaux de lutte, et de travailler en différents lieux et à différents niveaux.Une autre idée est de créer des alternatives au modèle économique actuel, c’est-à-dire, construire une plateforme pour compenser le pouvoir des compagnies transnationales et créer un « bon » service public. En troisième lieu, élaborer des propositions spécifiques, par exemple : Créer un mécanisme de participation citoyenne pour construire des bases locales pour arriver jusqu’au niveau international. Pour être plus forts, ils demandent de travailler ensemble, au travers des différents réseaux : européen, africain, asiatique, américain… Et finalement, l’organisation suggère d’élaborer une proposition unique pour RIO+20, au mois de juin.
Prochaines echeances : 17 avril : journée mondiale contre l’accaparement de terres Du 15 ou 20 mai : occupation de la Banque Centrale Européenne à Francfort 16 juin : sensibilisation RIO+20 à Rio de Janeiro 20 juin : journée mondiale contre la marchandisation de l’eau.