20 mars 2011
Les résultats du premier tour des élections cantonales connus à cette heure confirment que notre pays traverse une très grave crise politique et démocratique. Le niveau historiquement bas de la participation marque la défiance des millions d’électeurs à l’égard d’une vie politique dans laquelle ils ne se reconnaissent plus. Le décalage entre les urgences populaires face aux dégâts de la crise capitaliste et la nature et le niveau des réponses apportées devient insupportable. L’abstention en est la sanction retentissante. Elle doit interroger toutes les forces politiques.
Cette abstention a été amplifiée dans ces élections cantonales par la stratégie scandaleuse du gouvernement de Nicolas Sarkozy qui a tout fait pour tenter d’échapper à la sanction populaire dans les urnes. Jamais un scrutin n’avait été à ce point ignoré et bafoué par un gouvernement en place. Jamais une élection n’avait autant été tenue au silence. La présidentialisation à outrance a servi à occulter encore un peu plus cette élection, exacerbant la crise d’une cinquième République à bout de souffle. Au total, c’est un nouveau mauvais coup porté à la démocratie.
Pourtant, quoi qu’elle ait fait pour échapper à la sanction populaire, la droite recule sévèrement dans de très nombreux cantons, selon les résultats parvenus à cette heure. Le rejet de la politique du gouvernement est massif dans le pays. Les Françaises et les Français ne veulent plus de Nicolas Sarkozy et de ses amis de la finance au pouvoir, pas plus à la tête du pays que dans les départements. Le score réalisé par le Front national, en progrès sur les cantonales de 2004, confirme le danger d’une montée de l’extrême droite qui doit être pris au sérieux par les forces de gauche. Elle est le résultat d’une banalisation des idées xénophobes par la majorité présidentielle et de la honteuse promotion médiatique dont Marine Le Pen a bénéficié ces derniers mois pour accréditer sa soi-disante conversion sociale. Nous sommes décidés à combattre cette progression en relevant avec le Front de gauche le défi d’une alternative de gauche courageuse et combative.
Dans cette situation, l’ensemble des forces de gauche progresse par rapport au scrutin de 2004. Des départements en plus grand nombre peuvent disposer dans une semaine de majorités de gauche.
Alors qu’il se présentait pour la troisième fois devant les électeurs depuis sa constitution, le Front de gauche confirme son avancée. Les premiers résultats nous indiquent que notre rassemblement obtient un score supérieur au résultat obtenu par le Parti communiste en 2004. La plupart des élus communistes élus en 2004 sont en situation d’être réélus et des gains sont possibles pour l’ensemble du Front de gauche, qui peut être confirmé dimanche prochain comme la deuxième force à gauche en nombre d’élus.
J’appelle ce soir toutes les forces de gauche à se rassembler derrière les candidats de gauche arrivés en tête au premier tour pour battre la droite et l’extrême droite et renforcer les majorités de gauche dans les départements le 27 mars prochain pour mettre en œuvre des politiques qui répondent aux intérêts des populations.
Pierre Laurent
Secrétaire national du PCF.