Serge Payrau analyse bien les choix du gouvernement qui ne touche pas les profits et dividendes des pétroliers.
Il faudra avoir le courage politique, dans le cadre des élections de 2012, d’inscrire dans le programme la renationalisation du secteur énergétique pour mettre les excédents de trésorerie au service d’une politique d’investissement dans les transports collectifs et le ferroviaire. Mesures en rien révolutionnaires, plutôt de type Keynésiennes, la gauche sur se socle identitaire devra ouvrir également les chemins de la diversification énergétique aussi bien dans les domaines de la production que celui de la consommation.
On ne réduira pas les émissions de gaz à effets de serre par des mesures incantatoires mais par des choix politiques clairs !
Le choix des profits
Billet
0,5% de croissance économique : c’est ce que coûterait la facture pétrolière si le prix du baril se stabilisait durablement à 100 dollars. Ce qui serait considérable lorsque l’on sait que cette année le FMI ne table que sur une croissance de 1,5% pour les pays de l’Europe OCDE. Or, le risque est réel comme le confirme l’Opep qui table sur un prix du baril autour de 101 à 106 dollars pour le Brent de la Mer du Nord.
Il est donc plus que jamais urgent d’agir. En premier lieu, en cette période de reprise timide de l’économie, il convient de préserver ce qui constitue en France le moteur principal de la croissance : le pouvoir d’achat des ménages. Et ce dernier est plus que jamais mis à mal par la hausse de la facture énergétique.
Le gouvernement ne répond que par une « mesurette ». Les 115 millions d’euros financés par la filière ne représentent qu’une goutte d’eau au regard des 100 milliards d’euros de bénéfices réalisés par les cinq majors, dont le Français Total. La contribution ne représente que 0,11% des profits dégagés par ces grandes compagnies !
Quant au gouvernement, il a exclu toute baisse temporaire de la TIPP, une recette fiscale qui rapporte pas moins de 24,7 milliards d’euros aux caisses de l’Etat.
Car plus que jamais le gouvernement aurait les moyens d’agir : plus de la moitié du prix affiché à la pompe est constitué de taxes. Mais entre alléger la facture énergétique des Français pour favoriser leur pouvoir d’achat, et donc la croissance, et continuer à protéger les profits des plus grands groupes, le gouvernement et le chef de l’Etat ont choisi.
Serge Payrau |
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