DÉCONNECTE des ATTENTES et des BESOINS des MARSEILLAIS-ES
Marseille, le 24 mai 2019
Après avoir étudié les conclusions de la Commission d’Enquête Publique sur le PLUi, nous regrettons l’avis positif émis sur un projet qui entérinerait une planification sur dix
ans, qui ne prend pas en compte l’état réel de Marseille, ville profondément inégalitaire et les besoins de ses habitantes et habitants.
Certes, le rapport mentionne un certain nombre de réserves et de recommandations qui sont le résultat des milliers de requêtes et contributions émises à titre individuel et par des
collectifs citoyens et politiques.
Certaines répondent à des exigences, comme les seuils de déclenchement de production de logements sociaux (à revoir encore à la baisse), mais d’autres ne sont quasiment pas
prises en compte comme le projet de construction d’un hôpital privé dans le 12ème arrondissement alors que la mobilisation y est importante. Les riverains refusent cette
construction, même revue à la baisse, et travaillent à un projet alternatif qui répondrait à leur souhait d’améliorer leur cadre de vie.
Cela dit, ce rapport reste un avis, que les élus peuvent suivre ou pas, en l’améliorant, voire en l’aggravant, ce que nous craignons le plus.
Nous avons ainsi de nombreuses expériences d’avis d’enquêtes publiques qui ont été totalement ignorés par les équipes majoritaires de la Ville et de la Métropole (hôpital privé
de Marseille, Tunnel Prado Sud, PRI du Rond-Point du Prado…). Le mépris des consultations citoyennes et des mobilisations populaires est devenu la règle dans notre
ville et au regard de dossiers récents, comme celui du PPP école, notre inquiétude est grande.
’autre part, ce rapport ne lève pas les critiques émises dans le communiqué commun élaboré par huit organisations politiques, le 4 mars dernier, comme l’incohérence entre le
fait que l’enquête publique sur le PLUi se termine avant l’élaboration du PLHi (Plan Local de l’Habitat intercommunal) et le PDU (Plan de Déplacement Urbain), et n’intègre donc
pas les recommandations et propositions de ces derniers en termes d’habitats et de transports.
Enfin, ce rapport ne prend qu’insuffisamment en compte les exigences exprimées par les mobilisations citoyennes, 6 mois après le drame de la rue d’Aubagne, en termes
d’aspirations sociales, environnementales, de santé, de services publics de qualité dans tous les quartiers, d’emplois productifs, les exigences de mixité sociale, de mobilité, de
biodiversité, de transitions écologiques et énergétiques.
C’est pourquoi, nous maintenons notre demande de moratoire du PLUi et nous proposons que ne soit pas soumis au vote des élu-e-s au Conseil métropolitain, en
cette fin d’année, un rapport découlant d’une vision libérale qui n’aurait comme effet que d’aggraver les inégalités et de nier les besoins sociaux pour vivre dignement.
Les Marseillais aspirent au changement. A quelques mois d’une élection décisive pour l’avenir de la ville, la construction des orientations du PLUi mériterait mieux qu’une
nouvelle confiscation du débat public par une majorité délibérément hermétique aux exigences de sa population.
Nous renouvelons donc notre proposition d’élaborer un projet rassembleur, porteur d’espoir et d’avenir, un projet co-construit, par le débat public, en concertation avec
les habitantes et les habitants, les actrices et les acteurs sociaux, économiques, associatifs et citoyens.
Jean Marc COPPOLA – Valérie DIAMANTI – Marion Honde – Marie Françoise PALLOIX
Isabelle PASQUET – Christian PELLICANI – Brigitte POGGIALE – Marc POGGIALE
Élu(e)s Communistes
Pavillon Daviel – 2e étage – Bureau 203 – 13233 Marseille Cedex 20 –
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