DÉCLARATION au Conseil du Territoire
TRAGEDIE de la RUE D’AUBAGNE
Après le temps d’émotion, de solidarité et de recueillement que nous devons aux victimes, à leurs proches et aux habitants de la rue d’Aubagne, nous soutenons l’urgence d’une enquête approfondie pour établir la chaine des responsabilités dans ce drame : celles du privé, propriétaires-bailleurs, syndics, assurances ; celles des autorités publiques, Ville de Marseille – Métropole, Marseille-Habitat, SOLEAM, services de l’Etat. Car, pour que ne se reproduise plus jamais un tel drame, il faut agir sur toutes les causes.
De ce point de vue, il est surprenant que le Ministre de l’Intérieur demande un audit sur le logement dégradé à Marseille, alors que les préfets successifs ont par deux fois rédigé un porté à connaissance complet sur le logement, les urgences, les besoins, dans le cadre du Programme Local de l’Habitat adopté par une majorité de la communauté urbaine en 2006, puis 2012.
Que disaient-ils ? Ils faisaient état d’un territoire se caractérisant par une déconnexion croissante entre les marchés immobiliers et les revenus des ménages ; d’un parc privé – y compris insalubre – remplissant une fonction sociale de fait très importante ; d’un taux moyen de logements sociaux (environ 18%) sans rapport avec la demande croissante d’une population éligible à 75% à l’accès au logement social.
Tout est déjà dit. Et en particulier le fait que des dizaines de milliers de personnes n’habiteraient pas en situation d’insalubrité et de danger potentiel, si l’offre de logements locatifs sociaux était suffisante et convenablement répartie sur tous les arrondissements de Marseille. Ce n’est absolument pas le cas et ce n’est pas ce que vise la majorité municipale et métropolitaine de Jean-Claude GAUDIN.
C’est donc tout le Programme Local de l’Habitat qu’il faut refonder.
Par ailleurs, si la ville et la métropole se sont dotées d’un outil et d’un périmètre d’aménagement au travers de la SOLEAM, force est de constater que le bien vivre de tous les habitants de ce périmètre n’est pas du tout sa préoccupation première. Il est impératif de réorienter les priorités d’intervention de la SOLEAM par la lutte contre l’habitat indigne et la spéculation foncière.
Enfin, s’il faut revoir les procédures d’interventions pour les rendre plus réactives, il n’en existe pas moins des moyens d’actions directes au service de la ville et de la métropole comme la mise en place d’un permis à louer. Nous demandons son inscription à l’ordre du jour de la prochaine session des conseils municipal et de la métropole.
Marseille, mardi 13 novembre 2018