Bonjour Christian,
J’ai apprécié ton intervention lors du débat à l’Ordre des Architectes (franchement décevant) d’hier soir, en dépit du numéro habituel de Rudy Ricciotti. La réunion ayant tourné court, je n’ai pas eu le temps de m’exprimer :
– Quelle responsabilite? (concernant les vestiges de la Corderie et globalement l’état de la ville) Elle est celle des Marseillais eux-même qui persistent à élire aux commandes des incompétents quand ils ne sont pas des affairistes! On tourne autour du pot (de chambre). Archéologie, Patrimoine, Architecture, experts, voire Ministre, sans compter les organes des pouvoirs nationaux, territoriaux, personne n’a répondu au devoir de désobéir aux instances locales en les contrant frontalement. Pour les vestiges, la mobilisation serait devenue nationale et le quartier aurait été sauvé, car le recul s’amorce quand les enjeux politiques grossissent. Seul digne, le milieu associatif s’est battu. Vainement. L’état a reculé devant un projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes et on s’est couché devant celui d’un simple immeuble d’habitation sur un lieu reconnu d’une richesse exceptionnelle, à Marseille-Massilia.
Bien au delà de l’intérêt mémoriel, un vrai projet d’urbanisme porté par les aspirations sociales, paysagères et culturelles se serait développé incluant le Jardin de la Coone et le cours Pierre Puget, dans un centre ville asphyxié, abandonné à la pauvreté et à la laideur.
Reconnaissons qu’il y a le Vieux-port avec les foules de touristes débarqués par les croisièristes, le Mucem, les Terrasses du port, les tours d’Euromed, l’OM, le stade, le nautisme… Mais les quartiers, bordel! les quartiers qu’on laisse crever joyeusement!
J’ai 80 balais, 55 ans d’exercice d’architecte, je suis Marseillais et j’ai honte pour ma ville.
Bien à toi qui es un combattant et au plaisir de te voir.
Jacques
PS. Tu es libre évidemment de diffuser ce cri de colère.