Environnement – le 10 Février 2012
Combien pour le forum officiel, combien pour les alternatifs ?
C’est la question posée, mardi matin, par Laurence Cohen, sénatrice val-de-marnaise et membre du groupe communiste, républicain et citoyen. À un mois de l’ouverture du 6e Forum mondial de l’eau, qui se tiendra du 12 au 17 mars à Marseille, d’autres voix s’élèvent aussi pour que le grand raout ne monopolise pas les tribunes. C’est que pour s’afficher comme une étape essentielle de discussions à la résolution des problèmes d’accès à l’eau de par le monde, celui-ci n’en est pas pour autant un rendez-vous public. Il est organisé tous les trois ans, par le Conseil mondial de l’eau, émanation de sociétés transnationales et de la Banque mondiale. Et si l’on y cause développement, on y discute aussi marchés.
Face à cela, depuis près de dix ans, les mouvements de la société civile organisent des contre-forums, visant la réappropriation citoyenne des ressources en eau. On les a vus à Florence en 2003, à Mexico en 2006, à Istanbul en 2009. Et ils seront de nouveau à Marseille, rassemblés en Forum alternatif mondial de l’eau, à partir du 14 mars. Sauf qu’ils ne disposeront pas des mêmes moyens. D’où la question de Laurence Cohen. « Le budget (du forum officiel) s’élève à plus de 30 millions d’euros, provenant en partie de ministères, des agences de l’eau, mais aussi de la ville de Marseille », a-t-elle rappelé en préambule. Quand le forum alternatif touchera-t-il à son tour le moindre kopek ministériel ? La réponse que lui a faite Benoit Apparu, secrétaire d’État auprès de la ministre de l’Écologie, s’apparente au geste de la main peu amène qu’affectionnent les punks. « Nous souhaitons que le 6e Forum mondial de l’eau soit un moment important d’élaboration de propositions. À cet égard, nous ne pouvons que regretter l’organisation de forums “alternatifs”, qui ne pourront pas créer les conditions d’un véritable débat. » À sec.
M.-N. B.