Ne laissons pas brader l’îlot des Feuillants aux promoteurs immobiliers! Celui-ci doit devenir un centre d’initiative citoyenne !
L’Îlot des Feuillants, c’est un groupe d’immeubles haussmanniens sur La Canebière et qui borde le marché des Capucins. C’est 4 000m2 de planchers, que la Collectivité publique a mis plus de dix ans à acquérir et que la Mairie veut vendre au privé sous couvert d’un appel à projets, avec pour seule exigence, qu’il y ait une brasserie au rez-de-chaussée.
Un collectif est né pour s’opposer à cette politique d’abandon du patrimoine aux marchands, aux affairistes et de racolage des riches investisseurs et des touristes : il dépose un contre projet de maintien de l’îlot dans le patrimoine public pour en faire un lieu phare de l’initiative citoyenne, de l’imaginaire de la ville à venir, de l’invention du nouvel art de vivre ensemble, dans un espace public négocié et partagé.
Ce collectif rassemble des militants du droit à la ville pour tous, de l’architecture et de l’urbanisme, de la recherche universitaire, des arts et de la culture, de l’humanitaire, du social et de l’environnement.
Ce projet est une esquisse que nous avons défendu Lundi 15 Octobre devant la commission de la SOLEAM (Société Locale d´Equipement et d´Aménagement de l´Aire Marseillaise) qui a sélectionné cinq projets dont le nôtre. Il indique une orientation (laboratoire de la démocratie participative et lieu d’élaboration d’un urbanisme respectueux des plus démunis), un état d’esprit (ouverture, curiosité, pluralisme, engagement, audace), trace de grands choix architecturaux et culturels (maintien de la façade haussmannienne pour garder l’harmonie de style de la Canebière tout en introduisant des choix de rupture qui dynamisent l’espace et la déambulation) mais surtout, il sera complété (encore beaucoup d’espaces disponibles) par les propositions de ceux qui nous rejoindrons : c’est sa raison d’exister que d’être co-construit.
Car nous proposons d’en faire, le laboratoire de la ville en mouvement, tout ce qui manque et que nous voulons concevoir, inventer, rassembler, expérimenter, doit pouvoir trouver une place dans cet espace de l’initiative citoyenne. Télécharger le projet.
D’abord un espace ouvert, de plein pied sur la Canebière, dans lequel on n’hésite pas à entrer, où l’on sait qu’il y a toujours quelque chose à voir, des gens à rencontrer. Un espace à géométrie variable qui peut selon les besoins s’ouvrir sur le trottoir et rendre le rez- de- chaussée « passant », lieu de déambulation ou au contraire se fermer le temps d’une exposition, d’une installation.
C’est aussi un lieu où sont concentrées des informations ordinairement dispersées voire inaccessibles. Un espace où l’on a envie et les moyens de faire des projets, de construire des initiatives avec d’autres car la rencontre physique reste une nécessité incontournable dans notre monde saturé de « virtuel ». Les collectivités publiques auront des bureaux, stands ou lieux d’exposition pour pouvoir présenter et répondre aux questions concernant l’espace public, les transports, l’environnement, la sécurité…Bref un lieu de recherche et d’innovation sur l’univers urbain du XXIe siècle ! Ensuite un lieu de référence pour le logement des plus démunis (la fondation Abbé Pierre fait partie du collectif) offrant un hébergement d’urgence pour certains que les associations solidaires n’ont plus les moyens d’aider et des logements « tiroirs » pour les autres (hébergement provisoire pendant rénovation de leur logement). Et puis, ce que vous allez amener….Certains pensent à un espace de la petite enfance (crèche, halte garderie, lieu d’accueil parents/enfants) d’autres à un lieu de concertation sur la végétalisation de la ville (rassembler et aider les expériences citoyennes d’installation de plantes et d’ arbustes dans nos rues), d’autres encore à un centre de promotion du vélo…
Nous voudrions qu’à l’occasion de cette lutte pour que le centre ville reste aux habitants de Marseille, tous ceux qui résistent à la marchandisation du monde, qui construisent dans l’adversité et l’isolement des alternatives à la compétition généralisée et à l’égoïsme revendiqué, tous ceux qui inventent une culture de la simplicité et de la convivialité, se rassemblent autour de ce projet, lui apportent leur singularité et jettent ensemble les bases d’un mouvement en profondeur de démocratie participative