Le Parc Yasuni est un poumon vert de 100 000 hectares, classé par l’Unesco comme la plus grande réserve mondiale de la biosphère. Selon une étude faite par des naturalistes internationaux, ce parc est un joyau de la biodiversité: 2274 espèces d’arbres recensées, 567 d’oiseaux, 80 de chauves-souris, 10 de primates, 105 d’amphibiens et plus de 100 000 espèces d’insectes à l’hectare! Un record. Mais c’est aussi le refuge de deux peuples indigènes qui vivent en isolement volontaire – les Tagaeri et les Taromenane – et de plusieurs milliers d’Indiens Huaorani.
Mais son sous-sol regorge de pétrole, 850 millions de barils de brut, soit 20% des hydrocarbures de l’Equateur. D’où cette idée un peu folle mais surtout novatrice de laisser le pétrole dans le sous-sol de la jungle amazonienne, et de faire contribuer les pays riches.
L’Equateur ne peut perdre la manne financière que lui rapporterait l’exploitation des trois puits de pétrole de ce poumon vert (environ 7,5 milliards de dollars, soit 5,8 milliards d’euros). D’où la condition posée en retour : que la communauté internationale contribue financièrement, à hauteur de 350 millions de dollars par an durant dix ans, soit la moitié des gains qui seraient obtenus avec le pétrole. «Nous faisons appel à la coresponsabilité des pays riches, qui ont pu se développer en détruisant une grande partie des ressources naturelles. Aujourd’hui, nous leur demandons de participer à la préservation de la planète», commente Tarcisio Granizo, sous-secrétaire d’Etat au ministère du Patrimoine équatorien. Car la non-exploitation permettrait d’éviter l’émission dans l’atmosphère de 410 millions de tonnes de CO2, soit l’équivalent du gaz carbonique émis par la France en un an.
Le principe est simple : les pays occidentaux sont invités à déposer une quantité d’argent sur un compte bloqué, géré par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud). L’Equateur utilise les intérêts générés par le compte-capital et s’engage à les investir dans quatre domaines : énergies renouvelables, conservation des zones protégées, reforestation, développement social durable en Amazonie.
C’est certes une idée folle, mais avec le temps, elle a pris de la force et fait chaque fois plus d’adeptes.»
L’économiste équatorien Alberto Acosta est un fervent défenseur du projet écologique Yasuni ITT (Ishpingo- Tambococha-Tiputini). Un projet qui a été taxé d’utopie, émanant d’un pays où 20% des ressources de l’Etat provient de l’exportation du pétrole. Car cette «idée folle» consiste à laisser, 850 millions de barils de brut, soit 20% des hydrocarbures de l’Equateur. Objectif : ne pas contaminer ce que l’Unesco considère comme la plus grande réserve de biosphère de la planète. Dans cet éden tropical de 100 000 hectares cohabitent 2 274 espèces d’arbres recensées, 165 mammifères et 700 types d’oiseaux. C’est aussi le refuge de deux peuples indigènes qui vivent en isolement volontaire – les Tagaeri et les Taromenane – et de plusieurs milliers d’indiens Huaorani.
Ce geste écologique n’est évidemment pas gratuit. L’Equateur n’est pas disposé à perdre la manne financière que lui rapporterait l’exploitation des trois puits de pétrole de ce poumon vert (environ 7,5 milliards de dollars, soit 5,8 milliards d’euros). D’où la condition posée en retour : que la communauté internationale contribue financièrement, à hauteur de 350 millions de dollars par an durant dix ans, soit la moitié des gains qui seraient obtenus avec le pétrole. «Nous faisons appel à la coresponsabilité des pays riches, qui ont pu se développer en détruisant une grande partie des ressources naturelles. Aujourd’hui, nous leur demandons de participer à la préservation de la planète», commente Tarcisio Granizo, sous-secrétaire d’Etat au ministère du Patrimoine équatorien. Car la non-exploitation permettrait d’éviter l’émission dans l’atmosphère de 410 millions de tonnes de CO2, soit l’équivalent du gaz carbonique émis par la France en un an.
Générosité. Le principe est simple : les pays occidentaux sont invités à déposer une quantité d’argent sur un compte bloqué, géré par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud). L’Equateur utilise les intérêts générés par le compte-capital et s’engage à les investir dans quatre domaines : énergies renouvelables, conservation des zones protégées, reforestation, développement social durable en Amazonie. Faire appel à la générosité des pays occidentaux sans avoir l’air de quémander, tel est le difficile équilibre auquel doit parvenir le gouvernement équatorien.