En Europe l’humain d’abord, pas la finance !
Depuis les premiers pas de la construction européenne jusqu’aujourd’hui, en passant par Maastricht ou le Non au référendum de 2005, les communistes se sont toujours opposé.e.s à la mainmise des intérêts du capital sur la construction européenne, rendue possible par les dirigeants politiques libéraux. Depuis la crise financière de 2008, les tenants des traités n’ont eu pour seule réponse que l’austérité pour les peuples, le renflouement permanent des banques par la banque centrale européenne et l’autoritarisme. Le rejet légitime de ces politiques se traduit malheureusement dans les élections par une poussée alarmante de l’extrême droite et des forces populistes.
Aujourd’hui, tout est fait pour nous faire croire que nous devrions faire un choix entre une intégration européenne de plus en plus libérale ou la désintégration nationaliste. En France par exemple, Emmanuel Macron tente de réduire le débat politique des élections européennes entre les « pro » et les « anti » UE. Mais il existe une alternative : celle d’une Europe de peuples et de nations, libre souverains et associés, tournée vers le développement social et écologique. Le projet communiste est celui d’une rupture avec l’UE actuelle et d’une refondation de ses objectifs, ses missions et de ses institutions. Autrement dit, une Europe de l’Humain d’abord et non plus de la finance.
Notre projet repose sur 4 grands principes :
Priorité à l’emploi, au développement social et à la transition écologique : rompre avec l’Europe de la concurrence, de l’austérité et du chômage. L’Union européenne doit investir dans la réponse aux besoins humains et écologiques. Nous proposons un plan d’urgence pour les services publics : moratoire sur les libéralisations, abrogation du traité budgétaire, et investissement massif dans les hôpitaux, les transports, l’éducation, le logement, les échanges universitaires type Erasmus, et la formation. Au lieu de faire du dumping social, nous voulons une harmonisation des salaires entre les travailleur.ses européen.nes et entre les femmes et les hommes, harmonisation des droits sociaux par le haut en prenant comme référence le pays où le droit est le plus favorable. Nous proposons des mesures drastiques contre les délocalisations et un investissement dans les secteurs industriels stratégiques pour développer l’emploi et engager sérieusement la transition écologique.
Mettre l’argent au service de l’humain. Investir demande de s’attaquer à la racine du mal européen : l’emprise des marchés sur les politiques européennes. Il faut récupérer l’argent. Celui de l’évasion fiscale et celui qui est chaque mois, à hauteur de 30 milliards d’euros, versé aux banques par la BCE sans aucun effet sur l’économie réelle. Nous proposons un plan de justice fiscale qui donne des moyens à la lutte contre l’évasion fiscale, organise une forte taxation des transactions financières et des GAFA ainsi qu’une harmonisation des taxes sur les bénéfices des entreprises à un haut niveau. Nous proposons la création d’un fonds européen de développement social et écologique pour financer les services publics.
Une Union de peuples et de nations libres, souverains et associés. Nous voulons que notre pays puisse négocier librement les contours de sa participation à l’UE, à travers une construction à géométrie choisie et dans le respect de la souveraineté populaire, et faisons des propositions pour démocratiser les institutions financières (ex : mise sous contrôle démocratique et changement du rôle et des missions de la BCE), rééquilibrer les pouvoirs dans les institutions européennes (primauté aux instances élues et respect des choix souverains des peuples, renforcement des pouvoirs du Parlement européen et des parlements nationaux, révision de la procédure d’initiative citoyenne européenne).
Une Europe de paix, d’hospitalité et qui pèse pour changer la mondialisation. Nous voulons une France qui s’affranchisse de l’OTAN, refuse le projet de défense européenne, et agisse pour une conférence de paix et de sécurité collective en Europe, type « Helsinki 2 ». Une politique hospitalière à l’égard des migrant·e·s en rupture avec l’Europe forteresse est possible. S’il faut renforcer les efforts pour s’attaquer aux causes profondes des migrations forcées, comment peut-on s’imaginer que la seule réponse serait de construire des murs ? Notre responsabilité est d’accueillir les migrants avec dignité et dans le respect de leurs droits, fixés par des conventions et des traités internationaux. Enfin, Nous voulons une Europe qui agisse pour des traités internationaux de maîtrise des échanges commerciaux et des flux de capitaux subordonnés au développement commun de l’emploi, de la santé et de l’écologie, à l’opposé des traités de libre échange.