La Coordination « Eau Bien Commun » accueillera dans la salle des mariages de la Mairie du premier secteur les coordinations nationale et internationale qui organiseront à Marseille en mars 2012 le Forum Alternatif Mondial (FAME) sur l’eau.
rappel :
Appel de la Coordination « Eau bien commun » approuvé le 3 septembre 2010
Nous, associations signataires de cet appel, voulons contribuer, avec d’autres organisations nationales et internationales, à organiser à Marseille et dans sa Région, un Forum Alternatif Mondial de l’Eau qui affirmera :
– Que l’eau, bien commun universellement partagé, ne doit pas être considérée comme une marchandise ou un service marchand et ne peut donc faire l’objet d’un quelconque profit
– Que le droit à un minimum d’eau de bonne qualité est un droit fondamental et universel, quel que soit son pays ou ses moyens.
–Que la préservation de la ressource en eau est essentielle pour l’humanité.
L’action pour le maintien ou le retour à une gestion publique directe de l’eau et la préparation d’un Forum de l’eau, alternatif à celui du Conseil mondial de l’eau sont étroitement liées.
Nous appelons toutes les associations, syndicats, forces politiques, élus et citoyens conscients de l’enjeu vital d’une gestion démocratique de l’eau à nous rejoindre dans notre mobilisation.
L’eau, élément constitutif de la vie, est un bien commun de l’humanité et un droit humain.
L’accès de tous à une eau de bonne qualité doit être garanti.
Ce qui implique le maintien ou le retour à un service public de l’eau en gestion directe, avec une information pertinente aux citoyens permettant un vrai contrôle démocratique, pour contrer les effets néfastes de toutes les formes de privatisation, sous couvert de délégations de Service Public.
En effet, cette privatisation a pour conséquences ;
– Une gestion à court terme au mépris de la préservation de la ressource,
– Une gestion marchande dans une logique dominante d’augmentation des dividendes des actionnaires,
– La disparité de la qualité des services et des prix payés par les usagers
– L’opacité comme règle, la surfacturation souvent établie et des financements occultes probables.
En France, contrairement au reste du Monde, la distribution de l’eau et l’assainissement ont été délégués au secteur privé dans 60 % des communes représentant 80 % des usagers. Deux multinationales françaises, Veolia (ex Générale des Eaux) et Suez (ex Lyonnaise des Eaux) accumulent d’énormes profits grâce à la gestion de l’eau.
A Marseille et dans le département
C’est aussi le cas pour la Communauté Urbaine de Marseille et plusieurs villes des
Bouches du Rhône comme Aubagne, le pourtour de l’Etang de Berre ou Arles, où
Veolia et Suez avec leurs diverses filiales, assurent la distribution de l’eau, l’assainissement et d’autres prestations. Le principal acteur en est la Société des Eaux de Marseille appelée SEM, qui n’est pas une société publique comme son nom peut le laisser croire, mais une société privée, propriété de Veolia
Mais on peut changer les choses.
Dans plusieurs villes, et notamment à Marseille, les contrats viennent à échéance dans les deux prochaines années.
Le moment est propice pour revenir à une gestion publique directe avec comme conséquence la mise à disposition de tous d’une eau de qualité à un prix accessible, jusqu’à la gratuité, en fonction des quantités utilisées et en prenant en compte le minimum vital.
Nous, les associations signataires du présent appel, sommes déterminées à agir afin que dans toutes les communes des Bouches du Rhône concernées par l’échéance prochaine de leur contrat avec les multinationales de l’eau, la question de la gestion directe de l’eau soit posée aux élus, débattue publiquement avant toute décision de renouvellement et soumise à un audit contradictoire et indépendant.
Pour un Forum Mondial alternatif de l’Eau.
Le Conseil Mondial de l’Eau est un organisme privé ; il a pour principaux organisateurs les grands groupes marchands d’eau, même s’il a fédéré des associations clairement engagées dans un combat pour l’eau. Il préconise le développement du partenariat public-privé et non la gestion publique directe.
C’est pourquoi nous affirmons qu’en dépit des objectifs humanistes et écologistes affichés, le Forum Mondial de l’Eau, organisé par le Conseil Mondial de l’Eau en 2012 à Marseille est en fait un grand marché de l’eau pour les multinationales du secteur au premier rang desquelles se trouvent Veolia et Suez.
C’est dans ce contexte local que nous appelons d’autres associations à se joindre à nous pour organiser en 2012 à Marseille, un Forum de l’Eau qui soit une véritable alternative à celui qui va être mis en place par le Conseil Mondial de l’Eau.