L’hôpital Caroline a été construit entre 1823 et 1828 par Michel-Robert Penchaud sur l’île de Ratonneau, au large de Marseille.
Le but de cet hôpital était d’accueillir les voyageurs arrivant sur Marseille et qui étaient mis en quarantaine, notamment lors de soupçons d’épidémie de fièvre jaune.
Cet hôpital porte le prénom de la duchesse de Berry, Caroline de Bourbon-Siciles (1798-1870).
La construction répondait à plusieurs préoccupations des services sanitaires :
- nécessité d’avoir un lieu aéré, car on compte sur le vent pour chasser les miasmes de la maladie ;
- proximité de la mer pour faciliter les communications, et permettre de pomper l’eau dont on a besoin pour laver les sols ;
- isolement strict, pour la quarantaine ;
- facilité de garde et de surveillance.
Le projet exécuté à partir de 1823 peut abriter 48 malades et 24 convalescents. Tous sont cantonnés dans des quartiers distincts, isolés entre eux, coupés de l’extérieur par une enceinte. Au centre du dispositif, la capitainerie est le lieu d’où l’on peut tout voir, se rendre partout. À mi-chemin entre malades et convalescents, la chapelle visible de tous prend la forme d’un temple grec. Parties vitrées entre les colonnes, permettant aux malades d’assister aux offices depuis les fenêtres des dortoirs, son podium sert de sas pour entreposer matériel et médicaments nécessaires aux malades.
L’architecture est en parfaite adéquation avec l’usage qui doit en être fait, et les bâtiments construits avec la plus stricte économie. On trouve donc partout répété un module de base à réaliser avec des éléments calibrés, que l’on a pu produire en série.
Les conditions de navigation moderne ont fait rapidement paraître obsolète le nouveau lazaret comme instrument de quarantaine, en même temps que le débat scientifique autour des épidémies faisait évoluer le comportement des médecins envers les malades. L’hôpital Caroline a surtout servi aux militaires malades de retour d’Afrique ou de Crimée. Transformé en 1850 par l’architecte Vaucher, il forme avec le port de Pomègues et celui du Frioul, le complexe du « Lazaret des îles », considéré comme le plus vaste et le meilleur de Méditerranée.
L’hôpital est utilisé jusqu’en 1941, lors d’une épidémie de typhus dans les prisons.
Il est détruit par les bombardements aériens à la libération de Marseille en août 1944, et abandonné, jusqu’à l’acquisition des îles par la ville de Marseille en 1978. L’hôpital fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le 1.
Aujourd’hui en cours de restauration par l’association ACTA VISTA, l’hôpital Caroline accueille diverses animations. La plus connue est le festival MIMI, porté par l’Aide aux musiques innovatrices (A.M.I). Ce festival se tient chaque année mi-juillet dans la cour de l’ancien hôpital et présente des artistes innovants venus de tous les horizons, musicaux ou géographiques2.