L’usage de la dioxine en question : L’agent orange est le surnom donné à l’un des herbicides arc-en-ciel (ou plus exactement dans ce cas défoliant), le plus employé par l’armée des États-Unis lors de la guerre du Viêt Nam entre 1961 et octobre 1971. Le produit était répandu principalement par avion au-dessus des forêts vietnamiennes ou sur des cultures vivrières dans le cadre de l’Opération Ranch Hand, elle-même issue du programme Trail Dust. Il a aussi été utilisé par les Américains au Laos et au Cambodge ou encore sur la zone démilitarisée séparant les deux Corées. Après 1971, les Américains évacuèrent l’essentiel de leurs barils stockés en Asie du Sud-Est vers l’atoll Johnston. Entre 1971 et 1972, toutefois, l’armée du Sud-Vietnam continua à utiliser des défoliants. Notamment en raison de la présence de dioxine, une famille de molécules persistantes dans l’environnement et dont certaines sont cancérigènes, l’agent orange est responsable de plusieurs maladies chez les militaires assurant sa dispersion mais surtout chez les civils et combattants vietnamiens évoluant dans les zones directement ou indirectement exposées. La stabilité de la dioxine, sa granulométrie, sa bioaccumulation lui confèrent un effet durable sur les habitants des régions touchées, occasionnant ainsi des cas de cancers ou de malformations à la naissance, des années après la fin des combats.
Tran To Nga, seule contre tous :
Maquisarde terrée dans la jungle tropicale, puis “agent de liaison” à Saïgon, Tran To Nga a vécu la guerre du Viêt Nam de l’intérieur. Cinquante ans plus tard, elle assigne en justice une vingtaine de géants de l’industrie pétrochimique pour avoir répandu dans le pays de l’agent orange, un herbicide extrêmement toxique. Rencontre avec une septuagénaire prête à livrer son dernier combat.