Le taux de pauvreté a dégringolé de 40 % à 8 %, le salaire moyen a augmenté de 55 %, et le PIB a progressé de 4 % par an en moyenne. Véritable ovni dans un contexte régional instable où les politiques de rigueur budgétaire sont de plus en plus critiquées par des populations exsangues, l’Uruguay se rend aux urnes dimanche 27 octobre pour élire son président et son Parlement. « Mon pays est un exemple, et j’en suis fière. Pour rien au monde, je n’en partirais », dit, émue, Yanina Torres, 35 ans, docteure spécialisée en néonatologie. Elle s’apprête à voter, sans hésitation, pour le Frente Amplio (Front élargi), cette coalition de gauche qui brigue un quatrième mandat consécutif.
Le président actuel, Tabaré Vazquez, avait effectué un premier mandat de 2005 à 2010 sous la bannière du Frente Amplio (Front élargi), cette coalition de gauche qui brigue à présent un quatrième mandat d’affilée. Il avait alors rompu avec des décennies d’hégémonie des deux partis traditionnels de centre droit, le Parti national et le Parti colorado. Entre les deux mandats de Vazquez (la constitution interdit au sortant d’être candidat à sa réélection), le président José « Pepe » Mujica (2010-1015), issu du Frente Amplio lui aussi, avait fait passer une série de lois progressistes telles que le mariage pour tous, le droit à l’interruption volontaire de grossesse ou la légalisation du cannabis.