Cher(e)s ami(e)s, cher(e)s camarades,
Je viens vers vous pour vous informer d’une situation sociale dramatique, comme il en existe certainement des centaines, voire des milliers dans notre pays, mais derrière chaque situation il y a un homme, une femme, une famille, en extrême détresse, en France en 2016.
J’ai décidé de vous alerter, afin d’agir devant l’inhumanité avec laquelle les Pouvoirs publics traitent les personnes.
Très succinctement mais très précisément, voici de quoi il s’agit.
A Marseille, boulevard de la Corderie, dans le 7e arrondissement, une dame de 83 ans, retraitée d’une profession libérale, sans famille, n’ayant que quelques voisins comme amis, se trouve en situation de surendettement.
Au mois de juillet de cette année, je suis saisi par son voisinage, alors qu’une décision de justice est déjà prise, mettant cette dame sous tutelle. Mais une tutelle, qui est plus motivée à répondre aux créanciers et au propriétaire de l’appartement dans lequel cette dame est en location, plutôt qu’à l’avenir de cette dame dont la tutrice a la responsabilité.
Le 21 juillet dernier, je saisis le Préfet de Région à propos de la situation de cette retraitée qui était sous le coup d’une expulsion locative de l’appartement.
Immédiatement le Préfet dans sa grande mansuétude a bien voulu décaler le concours de la force publique au 1er octobre 2016 pour permettre de trouver une solution plus adaptée à la situation de cette dame.
Les malheurs de la vie s’enchainant souvent, cette octogénaire subit deux accidents de santé sérieux, une fracture du fémur fin juillet et alors qu’elle était encore hospitalisée une intervention chirurgicale au niveau du cœur, fin août.
Je saisis de nouveau le 29 septembre le Préfet de Région.
Cette dame à peine sortie d’hospitalisation la semaine dernière, pour une Maison de retraite, les SEOLANES dans le 13ème arrondissement, et alors que j’avais la garantie verbale du Préfet à l’égalité des chances, diligenté par le Préfet de Région, de ne pas avoir recours à la force publique, cette retraitée se voit signifier par courrier samedi 22 octobre que son appartement va être vidé à partir de mardi 25 octobre par huissier, serrurier et déménageur en l’absence de la locataire, avec tous les risques de dépossession des biens et des valeurs matérielles et sentimentales de cette dame.
Cela n’est pas acceptable et chacun peut imaginer les conséquences sur l’état de santé de cette personne.
Durant toutes ces dernières semaines, je me suis rapproché de l’association « les petits frères des pauvres » qui est prête à étudier une aide financière qui permettrait d’alléger l’endettement de cette dame et un accueil durable. Mais pour ce faire, l’association attend un rapport social que la tutrice s’était engagée à envoyer…en vain.
Il suffirait donc d’aider cette dame à se désendetter pour lui donner une perspective d’espoir.
Tous ces éléments concourent à examiner une nouvelle fois la situation de cette personne, mais les Pouvoirs publics, choisissent le coup de force, la brutalité d’une expulsion plutôt que de laisser le temps à cette dame âgée et fragile, de se reconstruire par rééducation jusqu’à pouvoir participer à un éventuel déménagement.
Vous aurez tous compris que l’imminence de la trêve hivernale des expulsions locatives prévue le 1er novembre, fait s’emballer la machine étatique et policière.
C’est pourquoi, je vous alerte, afin d’organiser un rassemblement le mardi 25 octobre de bonne heure devant le domicile de la dame en question afin d’empêcher un acte de maltraitance humaine.
J’avertis ce jour le Préfet que nous ne laisserons pas faire ce que je qualifie d’agression institutionnelle sur une personne fragile et sans défense.
J’informe également les médias de cette situation, qui feront la publicité qui leur semblera utile.