Le premier tour de l’élection présidentielle n’a pas concrétisé tous les espoirs de transformation sociale et écologique que nous avions pu nourrir.
La gauche de transformation et du changement, divisée, n’a pas réussi à s’imposer, laissant s’affronter dans un second tour le candidat des banques et une candidate de l’extrême-droite qui, dimanche, a réuni sur son nom, le plus grand nombre de voix jamais obtenu par le Front national depuis sa création il y a 45 ans en agrégeant 21,4 % des votants. C’est 3 millions d’électeurs de plus qu’il y a cinq ans.
C’est une bien mauvaise nouvelle pour notre démocratie, alors que déjà, se multiplient les tentatives pour passer sous silence le formidable élan qui s’est levé à gauche autour de la candidature de Jean-Luc Mélenchon.
Avec près de 20 % des électeurs rassemblés autour de l’exigence d’une rupture démocratique, institutionnelle, sociale et écologique radicale, c’est le peuple d’une France de progrès et de luttes qui, le 23 avril, a retrouvé sa voix.
Sur tous les territoires où nous menons la lutte et où nous mettons déjà en œuvre des politiques alternatives – je pense aux 620 communes dirigées par les maires de l’Association nationale des élus communistes et républicains – le candidat que nous avons soutenu est arrivé largement en tête.
Cette victoire est donc bien l’expression d’un vote politique, d’appartenances et d’exigences sociales. C’est le résultat, au-delà de cette très belle campagne que nous avons menée tous ensemble, du travail de terrain de longue haleine que les élus de l’ANECR n’ont jamais cessé de mener.
Le 7 mai prochain, pour le second tour de l’élection présidentielle, c’est un nouveau choix que nous devrons faire ; un choix difficile mais qui ne souffre aucune ambiguïté.
La lucidité sur le rapport des forces nous impose un constat sans appel : l’extrême-droite est en mesure, le 7 mai 2017, d’accéder au pouvoir.
C’est un risque innommable que nous refusons de prendre pour notre pays et nos concitoyens et en particulier pour le monde du travail.
Le 7 mai sera un jour décisif pour l’avenir de notre peuple, de notre nation. Les élus de l’ANECR feront face à ce rendez-vous historique comme leurs ainés ont su le faire en dépassant les clivages. Ce fut le cas en 1936 puis de 1940 à 1944.
Le 7 mai prochain pour battre l’extrême droite représentée par Marine Le Pen, ils lui opposeront concrètement le bulletin de vote Emmanuel Macron ainsi utilisé à dessein.
Ils invitent tous les démocrates à délaisser les calculs politiciens pour ne retenir que l’intérêt supérieur du pays.
Les élus de l’ANECR ne se livrent pas à Emmanuel Macron.
Nous savons déjà les combats qu’il nous faudra mener pour contrer les politiques antisociales auxquelles il nous a déjà habitués.
Nous les mènerons, forts et fiers de cet espoir nouveau né de notre campagne électorale.
Cet espoir mérite que nous repensions une nouvelle unité de toutes les forces progressistes pour faire valoir les aspirations portées par des millions d’habitants de notre pays. Cet espoir peut se concrétiser dès juin à l’occasion des élections législatives.
Les élus communistes et républicains appellent donc à faire barrage à l’extrême droite le 7 mai, et à créer les conditions de l’émergence d’une majorité progressiste nouvelle à l’Assemblée nationale en juin prochain, seule capable d’ouvrir le front de la Résistance institutionnelle et citoyenne.
Patrice Bessac
Président de l’ANECR
ANECR