Les résultats des élections législatives en Allemagne sont très alarmants. D’abord le choc avec l’effroyable résultat du parti raciste et ultralibéral AfD. Pour la première fois depuis la fin du nazisme, et malgré un travail de mémoire en Allemagne inégalé en Europe, la campagne a été dominée par un débat nauséabond sur la question des réfugiés et l’extrême droite fait une percée électorale à 12,6 %, lui permettant d’entrer au Bundestag avec 94 députés. L’Europe est réellement entrée dans une ère pleine de dangers pour la paix et les droits humains.
Ensuite parce que la caractéristique principale de cette élection est – malgré un reflux de la CDU d’Angela Merkel (33%) – une poussée à droite, très à droite même, avec un retour des néolibéraux du FDP (10,4 %). Le SPD (20%) hésitant pendant la campagne sur son orientation à gauche, enregistre le plus faible résultat de son histoire. Il annonce cependant ne pas souhaiter participer à une nouvelle « grande coalition ». Les verts (8,9%) vont-ils permettre à la droite de gouverner dans un scénario à la jamaïcaine ? Ce ne serait pas servir l’écologie et l’hospitalité qu’ils prônent envers les réfugiés !
La future coalition gouvernementale sera forcément dominée par la droite austéritaire convaincue des « bienfaits » de l’orthodoxie économique et budgétaire en Europe. Emmanuel Macron ne s’y est pas trompé et a immédiatement confirmé sa convergence avec ces choix d’accumulation pour la finance et de sous-développement social et écologique pour les peuples.
Le PCF salue le résultat de ses alliés de Die Linke qui stabilisent leur influence nationale et seront comme ils l’affirment, la première force d’opposition sociale dans le Bundestag. Pierre Laurent profitera de la réunion du Parti de la gauche européenne à Berlin vendredi 29 et samedi 30 septembre pour faire le point avec les alliés des communistes français.