De retour d’Argentine et d’Uruguay, l’ex-candidat du Front de gauche à la présidentielle dénonce « l’européocentrisme nombriliste » qui empêche nos élites d’appliquer une politique de relance qui a fait ses preuves.
«J’ai connu l’Amérique du Sud au fond du trou. 37 % de la population uruguayenne et 40 % des Argentins vivaient sous le seuil de pauvreté. Aujourd’hui la pauvreté a été divisée par 2,5 en Argentine et par trois en Uruguay. Et les dirigeants des deux pays me demandent : « Mais pourquoi faites-vous en Europe ce qui avait tellement raté chez nous, voici dix ans ? »
Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à la dernière présidentielle en France revient de Buenos Aires et de Montevideo, où il a rencontré la présidente argentine Cristina Kirchner et le président uruguayen José Mujica. Il ne tarit pas d’éloges sur la politique de gauche menée dans ces deux pays, où la grande dépression des années 2000 est en passe de devenir un très mauvais souvenir. « Ils ont connu la mise sous tutelle par le FMI, le chômage de masse », relève Jean-Luc Mélenchon. « Et comment s’en sortent-ils ? L’Argentine a annulé une partie de sa dette, l’Uruguay a étalé la sienne sur trente ans. Le salaire minimum a été augmenté, les régimes de retraite par capitalisation ont été supprimés au bénéfice de régimes solidaires, les pensions ont été revalorisées. Exactement le contraire de ce que nous faisons en Europe, où nous nous rangeons au Diktat des marchés. Inévitablement ça finira mal ! »