Une hausse votée lors du dernier conseil métropolitain qui ne plaide pas en faveur de l’usage des transports en commun.
« Christian Pellicani.
En séance, le conseiller métropolitain (PCF) au nom du groupe – non reconnu – « Métropole à gauche » a voté contre le rapport. »
MARSEILLE
Les abonnés annuels de la RTM ont reçu dernièrement un courrier. Celui-ci démarre en leur rappelant tout le contenu de l’offre, ligne par ligne, écrit en gras. Puis, après avoir préparé l’esprit, le coup de grâce : « aussi, à compter du 1er février prochain, votre abonnement sera augmenté de 1,90 euro par mois ».
Le Tarif annuel qui passe de 446 euros à 468 euros par an soit une hausse de 22 euros. Au total, six tarifs d’abonnements vont connaître une hausse. Du simple ticket solo à l’abonnement annuel, toutes les tarifications sont
concernées. La palme revient au pass hebdomadaire, qui grimpe de 13,7 euros à 14,5. Soit 0,8 euro par semaine donc 41,6 euros par an.
Une disposition entérinée le 14 décembre dernier lors du conseil métropolitain. « Depuis 2013, aucune évolution de tarif n’a été mise en œuvre sur le réseau RTM », peut-on lire dans le rapport. Sauf que le 1er février dernier, le ticket solo et la carte 10 voyages avaient déjà pris respectivement 10 et 20 centimes. Un an plus tard, il faudra
encore y ajouter 10 et 40 centimes.
« Il n’existe pas de réseau de transport public bénéficiaire » Et vu que « d’autres réseaux de transports comme Paris, Lyon ou Nantes augmentent chaque année leur tarif », pourquoi ne pas en faire autant… La Métropole, en tant qu’autorité organisatrice des transports, justifie ainsi ces mesures par la hausse des « coûts d’exploitation qui ont augmenté plus vite que les recettes sous l’effet de l’inflation et des évolutions d’offres de service (3e ligne de tramway entre Arenc et Castellane, ouverture du métro en soirée, développement du BHNS) ».
Gain pour la RTM ? Une hausse espérée des « recettes de 1,9 million d’euros par an ».
Mais tandis que la RTM a lancé cette année un vaste plan de lutte anti-fraude [23,5% des 900 000 voyages effectués chaque jour sur le réseau seraient fraudés, un manque à gagner de 23 millions d’euros par an], « augmenter
des tarifs alors que le pouvoir d’achat ne suit pas, ce n’est pas la meilleure manière de promouvoir les transports en commun », estime Christian Pellicani.
En séance, le conseiller métropolitain (PCF) au nom du groupe – non reconnu – « Métropole à gauche » a voté contre le rapport.
« La RTM pourrait, sur ses propres résultats d’exploitation, équilibrer les charges et le maintien des tarifications, sans les augmenter », propose l’élu qui rappelle que c’est la RTM, « sur ses fonds propres » qui va financer « la moitié de la modernisation des rames de métro ». « Elle n’est donc absolument pas le puits sans fond qu’on
nous ressort de temps en temps, étant entendu qu’il n’existe pas de réseau de transport public urbain
bénéficiaire », conclut Christian Pellicani.
Là encore, tout est question de choix politiques.
Florent de Corbier, la Marseillaise