Dans une tribune à Libération parue jeudi 22 mars, des dirigeants du NPA appellent à voter pour Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche) au premier tour de la présidentielle, jugeant que leur parti et son candidat Philippe Poutou prennent « le chemin de la marginalité ».
« Il ne faut pas hésiter à affirmer que si nous sommes nombreux à exprimer notre force par notre vote le 22 avril pour la candidature de Jean-Luc Mélenchon, la situation en sera nécessairement positivement bouleversée », écrivent Myriam Martin, porte-parole du NPA qui a donné sa démission mardi, Pierre-François Grond, ancien bras droit d’Olivier Besancenot, et Hélène Adam, une dirigeante historique de la LCR (devenue NPA en février 2009).
Ces membres du courant « unitaire » du NPA, Gauche anticapitaliste, affirment également que « c’est avec beaucoup d’amertume, mais aussi de colère, que nous voyons notre parti renoncer à l’engagement pris lors de sa fondation : rassembler tous les anticapitalistes dans un parti de masse ». Pour ces membres du conseil politique national du parti, « le NPA, avec son candidat, prend le chemin de la marginalité, qui lui interdira de peser réellement dans une situation politique aux enjeux majeurs ». Or il faudra « dès après la présidentielle », « former ensemble un bloc contre la crise pour défendre une alternative sociale et démocratique en toute indépendance » du PS.
Pointant le « danger d’une droite autoritaire, incarnée par le président sortant », et d’un FN qui « distille le poison mortel du racisme », ces anciens responsables du NPA estiment aussi que le programme de François Hollande « s’inscrit dans le cadre de la gestion du capitalisme, ce qui signifie austérité à tous les étages » et « ne prend pas davantage en charge les questions écologiques ».
Dans les sondages, M. Mélenchon recueille actuellement entre 10 et 11,5 % des intentions de vote quand M. Poutou, dans un NPA en crise depuis plusieurs mois, ne dépasse pas 1%.