La Terre n’a jamais connu un tel réchauffement des températures moyennes depuis près de 1 400 ans. C’est la conclusion d’une vaste étude sur l’évolution du climat de la planète depuis deux millénaires, réalisée par un réseau international de climatologues et publiée dans la revue Nature Géoscience, dimanche 21 avril.
Sa particularité : une analyse continent par continent, afin de permettre aux scientifiques d’affiner leurs projections et ainsi de mieux « régionaliser » les impacts possibles du réchauffement. L’équipe de 80 scientifiques de 24 pays, réunis dans le réseau « PPast Global Changes » (PAGES), a ainsi reconstitué les courbes de températures de sept grands ensembles : l’Arctique, l’Amérique du Nord et du Sud, l’Europe, l’Asie, l’Australie et l’Antarctique. Seule l’Afrique n’est pas représentée, faute de données suffisantes. Les chercheurs ont récupéré ces données de nombreuses façons, à travers l’analyse des cernes des arbres, des coraux, des pollens, des sédiments, des carottes de glace et des stalagmites dans les grottes.
« On connaissait mal les structures géographiques des changements de températures, comment les courants marins et les vents affectent le climat localement, ce que l’on appelle la variabilité interne au climat », explique la paléoclimatologie française Valérie Masson-Delmotte, chercheuse au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (LSCE).