17 octobre 2011
Rapport n° 1
Avis sur le projet de création du Parc National des Calanques,
soumis à consultation institutionnelle et à enquête publique.
Monsieur le Maire,
Mesdames, Messieurs les Conseillers,
En mars 2011, notre groupe avait demandé l’ouverture d’un débat au conseil municipal. Débat qui c’est soldé par un monologue du Président du GIP, Monsieur Teissier qui nous avait fait part d’un consensus autour de la version 2 de la Charte après les multiples protestations des représentants des associations qui historiquement ont porté l’idée même du Parc. Et, en particulier, la prise en compte pour une part des demandes concernant le périmètre du Cœur marin et de l’aire maritime adjacente.
L’expression autoritaire de la Ministre qui, par ses propos et actes, a remis en cause le consensus autour du périmètre et du règlement montre à l’évidence que les craintes, de nombreux acteurs de la concertation, sont fondées sur « le maintien d’activités humaines compatibles avec les objectifs de protection, et la solidarité écologique entre le cœur et les espaces environnants ».
L’échec relatif de la manifestation de ce week-end trouve ses racines dans la perte de confiance des acteurs associatifs et institutionnels !
Il ressort une insatisfaction générale au travers des prises de positions. Trop laxistes pour les uns, en particulier sur le périmètre, mais aussi sur les objectifs et les moyens pour éradiquer les sources de pollution tels que les rejets urbains en mer ; trop rigides pour d’autres dans le règlement des usages ancestraux et populaires et dans les deux cas, n’en déplaise au président du GIP, pour beaucoup, le sentiment de non écoute et de dépossession de leur territoire d’activités.
Le rapport qui nous est soumis, ce jour au conseil, jour d’ouverture de l’enquête public sur la Version 3.1 du dossier de projet de création du Parc National, porte sur vos remarques et celles de votre majorité qui, depuis le début du processus, travaille à un consensus entre vous sur les zones qui resterons constructibles dans l’aire adjacente terrestre ainsi que la prise en compte du volet littoral et maritime de votre politique municipale.
À ce stade du propos, il est clair nous ne voterons pas la prise en compte de votre politique dans les documents et actes de l’enquête publique. Défendez votre politique, habillez là de verbes et de bonnes intentions : il y a de moins en moins de marseillais qui croient en votre politique.
Je préfère passer quelques instants sur notre conception du parc et les propositions que nous porterons au commissaire enquêteur.
Je tiens, au nom du Groupe CRC renouveler notre attachement à l’idée de Parc National des Calanques et notre profonde conviction de son utilité publique pour nos générations futures et pour son développement durable.
Les communistes de ce département, avec leurs élus, ont été, dès la première heure, de toutes les manifestations et propositions constructives, en mettant en garde les pouvoirs publics sur le besoin urgent d’arrêter la perte d’espèces rares de la faune et de la flore et de protéger le littoral et ses abords d’autres prédateurs, qui n’ont d’autres buts que de rentabiliser au maximum des sites uniques, à l’aide de projets immobiliers.
Les calanques constituent l’espace naturel le plus fréquenté de la région. Vallons, pics, falaises calcaires et calanques découpées par la Méditerranée, offrent un espace de loisirs, de découvertes, de bien-être et de paix, aux portes de Marseille, espace qu’il faut donc préserver, protéger, réglementer et surtout pas sanctuariser !
Nous sommes pour un parc avec une charte pour un espace cohérent et solidaire afin que chacun puisse continuer, dans le respect des territoires, à pratiquer ses usages.
Le Parc National des Calanques c’est pour nous :
- Un label, d’une reconnaissance mondiale, mais ce label doit être protégé. Il doit être préservé par le Conseil d’Administration du Parc National pour ne pas servir à de dérives spéculatives.
- Des moyens financiers plus importants (financement des actions en cœur de parc).
- Des moyens humains conséquents sur terre et en mer (police de la nature, une équipe d’accueil, éducative et pédagogique permanente de terrain, de scientifiques, techniciens et experts),
- Une forte valeur ajoutée de compétences (architecture, paysage, Développement Durable, Tourisme social, Recherche…)
- Promouvoir le cadre artisanal et tout le coté économie sociale et solidaire.
- L’objectif du PNC étant la conservation, pour les générations futures, de notre patrimoine matériel et immatériel, des identités naturelles, paysagères et culturelles, des territoires choisis pour leur caractère exceptionnel.
- L’objectif n’étant surtout pas d’en faire un bocal stérilisé et hermétique en interdisant les usages et les pratiques ancestrales qui font partie intégrante de la vie de ces lieux.
C’est sur ces bases que nous avons travaillé au sein du GIP avec notre représentante Marie Françoise PALLOIX et au sein du Conseil Consultatif régional de la mer dont le président, Robert ALLIONE a transmis, en date du 29 septembre, un certains nombre de recommandation que nous faisons nôtres.
Notamment, celles sur la création de deux zones de protections intégrales et de les substituer aux Zones de non prélèvements (ZNP) ;
Et sur la gouvernance qui fait apparaître une sous représentation des Maritimes sur les terrestre : avec seulement 4 représentants sur 18 postes.
La question de la gouvernance n’est pas neutre et le projet présenté tourne le dos à l’esprit même du texte de loi qui je rappelle : « grâce à sa gouvernance partagée, s’appuyant majoritairement sur les acteurs locaux (élus locaux, usagers, habitants, propriétaires et associations) » ; Le bureau sera composé de 80 % d’institutionnels.
Et seulement 38 % de représentants locaux au Conseil d’administration.
Plus inquiétant le flou sur les moyens financiers et humain qui seront mobilisé par l’état. Et la délibération N°7 sur la prorogation de seulement trois mois du GIP ne nous rassure en rien.
En conclusion, pour notre part, un tel projet ne peut être que rassembleur et relever d’une dynamique de développement durable, pour ces territoires magiques et dans un écrin ouvert à respecter et à embellir ainsi que la préservation des activités traditionnelles.
« D’où, la nécessité de trouver ce fameux « point d’équilibre » entre un objectif légitime de protection de l’environnement et celui, non moins légitime, de préservation des usages. »
« Le territoire du PNC ne doit pas être considéré comme des morceaux de nature sous cloche, mais comme un outil au service d’une gestion durable de la mer et des espaces littoraux.
Ainsi, s’il possède des milieux sensibles et des espèces menacées, il doit permettre aussi d’accroître la productivité des lieux de pêche, de réguler les différents usages de la mer, d’encadrer un tourisme durable et social et de créer de nouvelles activités qui génèrent de l’emploi, y compris dans la recherche ».
Nous allons œuvrer à la mobilisation citoyenne autour de l’enquête publique afin de poursuivre les corrections nécessaire du projet de charte et de règlement.
Notre groupe s’abstiendra sur votre rapport qui manque de souffle et de sincérité sur les objectifs de réalisation du Parc.
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