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Plan de Déplacements Urbains : Contribution à l’enquête Publique !

Plan de Déplacements Urbains : Contribution à l’enquête Publique !

Enquête publique portant sur le projet arrêté

du Plan de Déplacements Urbains

de la Communauté urbaine Marseille Provence Métropole

Contribution de

Frédéric DUTOIT, Marie Françoise PALLOIX & Christian PELLICANI

pour le groupe Front de gauche, Républicain et Citoyen de Marseille.

Le Plan de Déplacements Urbains qui est soumis aujourd’hui à enquête publique est un document qui a fortement évolué par rapport au premier jet présenté il y a deux ans. Le travail du comité de pilotage, l’intervention citoyenne, le débat public, a poussé à la prise en compte de nombreux éléments nouveaux.

Mais, à sa lecture, ce projet manque encore d’ambitions. Il n’y a pas de projet de transports en commun global et harmonisé à l’échelle de l’aire marseillaise pertinente.

Disons-le d’emblée, nombre de réponses manquent, selon nous, d’ambition et de cohérence.

Le PDU est conçu en fonction des capacités financières actuelles des institutions publiques (CUM, CG, Région ou Etat). Prendre en compte ce critère dans le cadre d’un document de perspective limite forcément les programmations futures utiles et nécessaires pour satisfaire les besoins des populations en matière de déplacement.

Parce que le développement de nos sociétés et donc l’épanouissement de chaque être humain est conditionné par notre capacité à dominer l’évolution des villes et bâtir des villes durables où il y fait bon vivre, la ville maîtrisée et démocratiquement élaborée devient un enjeu d’avenir pour chacun d’entre nous.

Les transports en sont un exemple emblématique.

Marseille est la deuxième ville de France. Si l’on veut vraiment donner à notre ville, la place qui devrait être la sienne en tant que grande métropole, il faut savoir bouger les conceptions, les us et coutumes des marseillaises et des marseillais et mener un projet sur une logique de ville durable.

300 000 véhicules arrivent chaque jour dans Marseille dont une grande partie par le réseau autoroutier des quartiers nord et de l’Est marseillais.

Il ne faut plus penser la ville selon le tout automobile mais articuler une politique dissuasive pour la voiture et incitative pour l’utilisation des transports en commun.

Afin de décongestionner le centre et l’hyper centre de Marseille, il faut offrir de multiples pôles d’échange. Les automobilistes entrant dans Marseille doivent être incités à laisser leur véhicule aux portes de la Ville.

La requalification du centre-ville passe par la piétonisation du Vieux-Port mais aussi par la maîtrise de la circulation en modernisant l’offre de transports en commun, busway, batobus, tramway, métro, transport par câbles avec le projet de télécabines-téléphériques urbains les plus adaptés au territoire.

Il faut un maillage plus fin du transport dans Marseille afin de permettre de mieux desservir les lieux structurants du territoire et les différents quartiers :

suppression de la passerelle de Plombières

ouverture immédiate de la rocade L2 Est sans attendre de terminer la Rocade L2 Nord

requalifier la Rocade du Jarret Sakakini

projet de télécabines-téléphériques comme complément des lignes de transport collectif au sol.

développer massivement les pistes cyclables.

Le PDU doit prédéterminer les besoins :

– Réduire la part des déplacements « individuels »

– Actionner le levier stationnement sans renchérir sur les tarifs et en proposant des ouvrages stationnement plus importants

– Développer les programmes d’extension du Métro et du BHNS en site propre.

– Développement des jonctions avec l’aire métropolitaine

Au rythme où nous en sommes, aujourd’hui, il s’écoulera 20 ans avant que l’on puisse enfin bénéficier de ces dispositifs.

1°) L’objectif de réduire sensiblement la part des déplacements « individuels » motorisés, n’ira de pair qu’avec un renversement complet des investissements en faveur des TC pour étendre et diversifier l’offre alternative au véhicule particulier (2 & 4 roues). A ce stade, le schéma de nouvelles voiries intègre l’objectif d’un partage de l’espace favorable aux autres modes TCSP et mode doux, mais la hiérarchie des programmations entre voirie et TC apparaît-elle suffisamment ?

2°) Actionner le levier stationnement ne peut se résumer à rendre tous les tarifs deux fois plus chers en voirie des centres villes et étendre la période de tarification.

Aujourd’hui pour les résidants à Marseille, le stationnement est gratuit de 18 h au lendemain 9 h, ainsi que les week-ends et jours fériés. Il est payant en journée au tarif d’un euro ou 5 € la semaine.

L’offre de stationnement en ouvrage n’est pas suffisante dans certains quartiers des zones rouge & bleue. Souvent saturée comme à la Plaine ou trop lointaine comme à la Blancarde. Il manque toujours un vrai réseau de petits équipements de proximité ; ce qui avait été souligné en priorité des réserves et recommandations en conclusion de l’enquête publique pour le Tramway en 2004/2005. Ce que vient de reprendre le commissaire enquêteur dans ses recommandations accompagnant l’avis favorable pour le SCOT : « La commission d’enquête recommande de promouvoir le développement des transports en commun par l’engagement d’une politique de limitation du stationnement anarchique et des voitures « ventouses » en prescrivant la construction de parkings publics en corrélation avec les logements anciens ». On ne peut être plus clair.

3°) Concernant le schéma de TCSP en situation 2018 et à 20 Ans :

On notera avec satisfaction les études programmées d’extension du Métro vers Saint-loup, le Technopôle de Château Gombert, de Saint-Charles au centre urbain du Merlan d’un côté et les catalans de l’autre.

Mais pourquoi persister dans le refus d’envisager la montée jusqu’à l’Hôpital Nord ?

Certes on envisage l’extension du Tramway par le lycée nord voir Saint-Antoine ou un BHNS Hôpital Nord/Frais Vallon. Mais les fonctions de cabotage de ces deux modes et celle du métro rapide et sans rupture de charges n’ont pas la même efficacité pour desservir cet équipement majeur, ainsi que les quartiers situés sur cet axe. De plus la réalisation d’un TCSP et d’un BHNS sur deux voies parallèles desservant la montée vers Saint-Louis, mérite une sérieuse étude de faisabilité en matière de flux de circulation interne à ces quartiers.

Enfin, une dernière remarque sur ce schéma, il n’y a toujours rien d’envisagé pour la desserte des plages et du littoral sud, via le Prado, les plages et Bonneveine. C’est pourtant un axe très fréquenté et plutôt sept jours sur sept.

Un axe qui va devenir également une porte d’entrée du Parc National des Calanques.

4°) Ce projet élargit sa vision au-delà de Marseille, mais le fait-il suffisamment au-delà du territoire de MPM, en dehors de la jonction avec le Tramway du Pays d’Aubagne et de l’Etoile ? Et quid d’une perspective affirmée d’une complète intégration dans un Syndicat mixte AOT ouvrant la voie à plus de moyens en recettes et plus de cohérence à la bonne échelle ?

Au fond, il s’agit de savoir si ce projet rapproche suffisamment tous nos concitoyens du Droit à la Ville conçu comme un espace commun et solidaire du bien vivre ensemble, dans une dimension métropolitaine de la mobilité et face à l’impératif environnemental et climatique.

Volet maritime ( Par Christian PELLICANI) :

Il nous semble que la période d’enquête publique sur le plan de déplacement urbain (PDU), qui sera clôturée le 17 mai, devrait être l’occasion de poursuivre les réflexions sur ces services leurs développement et compléter les points qui nous semblent trop faiblement traités ou absents du projet de PDU.

Les perspectives qu’offre la mer pour développer le réseau de transport public :

1) On ne peut pas laisser en l’état la desserte du Frioul voyageurs et marchandises : il est impératif d’engager le travail qui permettra l’intégration des services dans les mêmes conditions que celles des liaisons Vieux Port et l’Estaque en matière d’intégration tarifaire et de réseau ;

La spécificité d’un quartier ilien devrait amener le rapport du PDU à prendre en compte cette particularité en ouvrant des perspectives et solutions compatibles avec les activités économiques, culturelles, touristiques et la résidence sur l’ile pour des citoyens marseillais.

Il manque un pôle logistique ilien sur le plan d’eau et une politique tarifaire pour y répondre !

2) Dans la même veine, nous proposerons de réfléchir à une desserte maritime du Parc National des Calanques au départ du J4.

On n’est plus dans l’attente d’un Parc : il y a un Parc dont l’accessibilité par la voirie urbaine empoisonne la vie de plusieurs quartiers de Marseille. Nous proposons de vraiment développer un pôle touristique au départ de ces espaces sur Euromed afin d’y accueillir les Autocars et voitures afin de canaliser les visiteurs du parc sur des transports collectifs comme les estivants et touristes d’une manière générale.

Cette démarche devrait s’accompagner de la création de points d’informations touristiques sur les aires d’autoroutes : exemple à Lançon de Provence pour proposer des « Pass transports », Loisirs/Musées et autres activités afin d’inciter les gens à quitter leur véhicule et circuler en transports en commun.

Nous versons ces propositions afin de réduire les nuisances que subissent les habitants de la Madrague de Montredon, de la Pointe Rouge mais aussi ceux du 7e arrondissement.

3) Au-delà de ce volet Maritime du PDU, nous proposons, sur le document qui couvre une période de 10 ans, de programmer une réflexion sur la logistique urbaine maritime pour diversifier les modes d’approvisionnements et de livraisons des quartiers sud qui ont une voirie contrainte.

4) Enfin, nous pensons que la dimension communautaire du PDU devrait également permettre d’étudier plus finement les liaisons quotidiennes et touristiques entre les ports de la Côte bleue et le centre ville et au départ de l’Estaque également.

En conclusion, le groupe Front de gauche, Républicain et Citoyen de Marseille demande que soient pris en compte les besoins et les exigences de toutes et de tous pour l’intérêt général et par là-même que l’enquête publique amène un infléchissement sensible de ce projet, ce dont nous ne doutons pas.

La règle ne doit plus être l’utilisation systématique du véhicule automobile. Il faut rendre plus aisé, donc moins coûteux, plus rapide et plus fiable l’utilisation des TC.

Seul le respect du triptyque coût-rapidité-fiabilité permettra d’offrir une alternative crédible au tout automobile. Vous en conviendrez, ces limites et ces défauts de cohérence ne sont pas à la marge du Droit à la ville qu’attendent nos concitoyens d’un plan de déplacements urbains.


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