Frédérique Dutoit, Jean Marc Coppola et Christian Pellicani signe « le Manifeste des Gabians »
Article de la Provence : « L’idée trottait dans la tête des écologistes et de leurs amis de gauche depuis quelques mois. Le temps d’écrire un texte commun avec des militants associatifs et culturels, des architectes, des artisans ou des chômeurs, « parler politique à 50 n’est pas simple », concèdent-ils et les voilà qui s’avancent sur un échiquier politique brinquebalant. « Avant que ne débute le débat des municipales, souligne Sébastien Barles, porte-parole d’Europe Écologie – Les Verts, il nous semblait utile d’élaborer une vision citoyenne pour contrebalancer l’absence de vision politique sur cette ville. » Un brin pragmatique dans le dessein, poétique dans l’énoncé, le manifeste des Gabians, comme Groupe d’actions pour le bien commun et les alternatives nouvelles et solidaires, n’en propose pas moins quelques pistes.
Des chantiers plutôt, tant la situation de la ville angoisse. « Soit on accepte la fracture et on observe en silence la balkanisation de la ville, note le militant des droits de l’Homme Alain Fourest, soit on réagit. L’incivisme et la violence ne sont pas dus au hasard à Marseille. On veut un réveil collectif urgent. » Basé sur un rejet du « fatalisme ambiant », du « système local fondé sur le clientélisme », et des « deals » entre la gauche et la droite, le manifeste, sorte de programme politique avant l’heure, s’avance sur six sentiers plus ou moins balisés.
Le premier lutte contre « la marchandisation des biens communs », tels que l’eau, l’éducation ou la santé. Le deuxième exige une « moralisation » de la vie politique, via une plus forte présence des citoyens. Le troisième met en valeur l’économie sociale et solidaire et le développement des équipements de proximité. Suivent une reconversion du tissu industriel et une relocalisation des ressources. En cinquième, une métropole de projets, en matière notamment de transports et de logements. Enfin est avancée l’idée de l’écotourisme plutôt que le tourisme de luxe préconisé par la municipalité. Rien, pour l’heure, de très innovant. Mais « les portes sont grandes ouvertes aux propositions, » rappelle Sébastien Barles. Tandis que le communiste Christian Pellicani explique que « les programmes électoraux de la gauche sont restés des voeux pieux depuis cinq mandats. » Rien n’empêche de faire du neuf avec du vieux. »