1) On est à quelques jours du premier tour des élections législatives, comment apprécier vous la performance de votre candidat Monsieur Mélenchon à la présidentielle ?
– Audrey Garino : Au plan national on est passé près d’un grand succès, à 600 000 voix d’une qualification pour le deuxième tour. C’est une performance également dans la 2e circonscription de Marseille ou nous faisons un score historique en voix et en pourcentage. Les combats que nous portons ont trouvé un large écho dans nos quartiers, cela nous donne de la force pour continuer à les faire vivre et à les développer pendant et à l’issue de cette séquence électorale.
2) A gauche, qu’elle lisibilité a-t-on lorsqu’on examine les candidatures dans la 2e circonscription Mme GARINO ?
– Audrey Garino : On le dit souvent l’union est un combat ! Nous avons œuvré pour le rassemblement sur Marseille en prenant nos responsabilités, en nous retirant dans deux circonscriptions et en appelant sans relâche au rassemblement pour porter une majorité de gauche à l’Assemblée Nationale, mais nous n’avons pas été entendus, nous ne le regrettons vivement. Dès lors, nous continuons à rassembler les femmes et les hommes de gauche dans nos quartiers tout en développant notre campagne pour battre les politiques d’austérité et la casse du code du travail.
3) Député le 18 juin au soir quelles seront vos priorités ?
– Audrey Garino : constituer un groupe parlementaire d’opposition à la politique du gouvernement d’Emmanuel Macron. Je participerai à toutes les initiatives contre les ordonnances sur la nouvelle réforme du code du travail. Dans le même temps je me battrai pour faire passer des amendements à la loi de finance et pour donner à Marseille et à la métropole AIX-MARSEILLE les mêmes moyens financiers que ceux du Grand Paris pour, notamment, le développement des transports collectifs.
4) Pouvez-vous préciser votre point de vue dans le débat qui est déjà ouvert par le président de la république sur le code du travail ?
– Audrey Garino : On ne se laissera pas enfermer dans le calendrier législatif du gouvernement, nous porterons plusieurs propositions : La suppression du CICE (Cadeau fiscal sans contrepartie d’embauches) et l’abrogation de la loi El Khomri. Nous proposerons l’adoption d’une loi de sécurisation de l’emploi et de la formation avec l’obtention de droits nouveaux pour les travailleurs et l’égalité salariale femmes/hommes. Nous combattrons pour une autre répartition des richesses, notamment par l’encadrement des salaires (de 1 à 20) dans l’entreprise sur la base de la proposition de loi portée dans la précédente mandature par Gaby Charroux. Nous sommes les seuls à proposer de remettre en place des services publics efficaces et de proximité (Sécurité sociale, CAF…) et je réclamerai un moratoire sur les fermetures de bureaux de poste dans nos arrondissements.
5) Vous affrontez Dominique Tian sur plusieurs dossiers dans la Circonscription notamment ceux liés à l’urbanisme : quelles sont vos priorités ?
– Audrey Garino : Nous avons sur les deux arrondissements de la circonscription un affrontement de classe avec Dominique Tian et Sabine Bernasconi. Nous combattons pied à pied leurs politiques de gentrification de Marseille qui exclut par le prix les populations les plus fragiles. Ils ont le mérite de ne pas finasser en se cachant derrière des artifices contrairement à ceux qui emballent de social leurs discours et qui mettent en œuvre des décisions libérales. Sans nier le besoin de logement que connaissent les habitants de notre ville, il s’agit de repenser cette politique, d’y intégrer une dimension de logements sociaux dans les quartiers où le manque est dramatique et de l’inscrire dans une réflexion plus large incluant espaces et services publics. Cette politique du tout béton, sans les aménagements publics nécessaires, est en train d’étouffer nos quartiers et de faire disparaître le lien social.
6) Comment vous positionnez vous sur le désistement face au FN sur le deuxième tour ?
– Audrey Garino : je suis sans concession ! Avec mes camarades, nous ne sommes pas dans l’habillage d’une forme de NI/NI qui place tous les partis sur un pied d’égalité. Le FN aurait dû, depuis longtemps, être interdit pour ses atteintes aux droits, ses positions racistes et discriminatoires. Nous faisons barrage comme cela a été le cas à la présidentielle, on utilise le bulletin de vote disponible pour les battre sans pour autant apporter notre soutien à un candidat ou à projet, à moins que ce ne soit le nôtre évidemment.