Le succès des rencontres des 7 et 8 février ouvre de belles perspectives de travail et de luttes.
Le thème des rencontres organisées par le PCF et la revue Économie et politique est présent dans les esprits, dans un pays travaillé en profondeur par le mouvement pour les retraites, et dans un moment où l’approche des élections municipales conduit citoyennes et citoyens à s’interroger sur l’efficacité de l’action politique dans un monde structuré par les réseaux des multinationales et régulé par les logiques de la rentabilité capitalistes avec leur bras armé, les marchés financiers.
C’est sans doute pourquoi les participants à ces rencontres sont venus nombreux au siège du PCF pour deux jours de débats intenses entre militants, responsables politiques, syndicalistes, experts venus de France et de toutes les parties du monde.
« Cette initiative est nouvelle et traduit la volonté du PCF de faire entendre plus fort son engagement dans les luttes de classes mondiales, porteuses d’une immense aspiration à un autre monde, émancipé des logiques capitalistes », remarquait Igor Zamichiei dans son discours d’ouverture. Le dirigeant du PCF citait les orientations de notre dernier congrès : « Il s’agit pour nous d’inventer avec toutes les forces disponibles les nouveaux contours et les outils pour des combats communs internationalistes, qui renforcent les capacités émancipatrices des peuples et des travailleurs et travailleuses dans le combat pour dépasser le capitalisme en unissant les forces progressistes de transformation sociale sans exclusive. » Il énonçait trois enjeux essentiels de cette entreprise : saisir le monde tel qu’il est aujourd’hui et les grands défis du XXIe siècle ; identifier les moyens de relier ces défis aux colères du quotidien, aux résistances qui grandissent partout dans le monde en élevant le niveau de conscience des acteurs des luttes de leurs intérêts communs ; construire avec les actrices et les acteurs des luttes les grandes transformations révolutionnaires que nous voulons porter.
Parmi les temps forts de la rencontre, on doit citer la séance d’ouverture où, après la mise en perspective théorique et politique, par Frédéric Boccara, d’une alternative aux logiques capitalistes, des interventions venues d’Europe, de Chine, de Russie, de Tunisie, du Cameroun, de Cuba ont traduit la diversité des voies par lesquelles se cherche une nouvelle phase de la mondialisation.
La forte présence de syndicalistes de secteurs très divers a fortement marqué la matinée du samedi consacrée aux luttes dans les multinationales et aux mobilisations internationales pour les services publics et les biens communs de l’humanité. Les débats ont ensuite porté sur l’alternative à l’hégémonie du dollar – préoccupation particulièrement sensible à tous les participants – sur la transformation nécessaire des institutions internationales et, dans ce contexte, sur les luttes pour une autre Europe de coopération dans la mondialisation.
En conclusion des rencontres s’est exprimé le besoin de tisser des liens beaucoup plus denses et rapprochés entre les forces qui y ont participé. Il a été proposé de rééditer annuellement le même type de rencontre et de constituer des réseaux de travail en commun sur des objectifs précis tels que la construction d’une nouvelle monnaie commune mondiale à partir des droits de tirage spéciaux du FMI, le développement des services publics, la conquête de moyens et de pouvoirs d’intervention des salariés dans les entreprises multinationales et sur l’utilisation de l’argent, la lutte pour de nouveaux traités d’échanges commerciaux dans la perspective d’une organisation mondiale multilatéralisme, contre la domination de quelques-uns sur tous les autres.
Les actes complets de la rencontre seront publiés, ainsi qu’un compte rendu dans le prochain numéro d’Économie et politique. Des formations sur les thèmes qui y ont été discutés seront proposées dans chaque région aux militants du PCF.
Denis Durand, membre du CN.