La réforme des rythmes scolaires suscite des craintes légitimes. La mise en oeuvre à la va-vite imposée dans certaines communes est lourde de risques : accroissement des inégalités territoriales, dégradation des conditions de travail des enseignants, désorganisation de la journée des élèves…
Mais lorsque la droite s’en indigne, la ficelle est un peu grosse. Il y a lieu quand même de rappeler que c’est le gouvernement de Sarkozy qui a d’une part supprimé des dizaines de milliers de postes d’enseignants et retiré aux élèves 2 heures de classe par semaine. Ce même gouvernement s’est attaqué durant 5 ans aux collectivités locales par la baisse des dotations d’Etat et une réforme de la fiscalité qui prive les territoires de ressources nouvelles.
Pour que la réforme des rythmes soit au service d’une réduction réelle des inégalités, le temps de la concertation entre municipalités, enseignants et parents d’élèves est nécessaire y compris dans les communes ou la réforme est mise en oeuvre lors de cette rentrée. L’Etat doit jouer pleinement son rôle. Il ne faut donc pas moins d’école mais plus et mieux d’école en s’attaquant à la difficulté scolaire. Il faut l’égalité territoriale et l’Etat doit donc donner les moyens à chaque commune de mettre en oeuvre un accueil periscolaire de qualité et aller vers un service public de l’animation.
En matière d’animation, monsieur Copé a l’air de s’y entendre. Mais ce n’est effectivement pas avec un numéro de claquettes qu’on relèvera le défi de la difficulté scolaire.
Marine Roussillon, Responsable de la commission Education au PCF