Comme pour les « Grenelles », Sarkozy et la droite partent d’un élément positif, d’une avancer, pour communiquer sur une proposition dont la finalité ne correspond jamais ou très rarement à l’intention.
Aurélie Trouvé ne se laisse pas abuser « Nous sommes évidemment satisfaits, c’est une victoire du point de vue du débat d’idées : il y a peu, on passait pour des idéalistes ou des révolutionnaires. Aujourd’hui, la proposition de taxer les flux financiers est reprise par la plupart des responsables politiques.
Mais, sur le plan de l’action, c’est autre chose. Depuis la crise de 2008, la France a joué un double jeu sur cette question. Nicolas Sarkozy a défendu cette taxe au niveau du G20, en sachant que certains pays, comme le Japon ou les Etats-Unis, refusaient franchement cette taxe. Il y a donc des avancées dans le discours, et tant mieux, mais nous devons rester très vigilants. »
Attac pose bien le problème : « Au niveau européen, les recettes de cette taxe devront [approvisionner] le budget commun de l’Union. Mais comment sera utilisé cet argent ? Si c’est pour continuer à sauver les banques sans contrepartie, à mettre en place des plans d’austérité, cela n’aura rien résolu. On restera dans un circuit clos, on prélèvera au système bancaire et financier pour lui reverser le produit de cette taxe.
Il faut mettre fin aux plans de rigueur, qui sont des mesures inefficaces et injustes, et utiliser le produit de cette taxe pour mettre en œuvre et développer une économie fondée sur le partage des richesses. Il faut investir dans les services publics, les droits sociaux, les enjeux écologiques. ».
Les propos de Valérie Pécresse ne sont pas rassurants : La ministre du budget, Valérie Pécresse, propose que le produit de cette taxe serve à financer l’aide au développement, mais aussi à soutenir la réduction des déficits…
Une fois de plus la droite européenne, notre président en tête, empruntent le langage de la gauche, de l’alter mondialisme pour le détourner au profit de la même logique capitaliste. La pression étant très forte dans le contexte d’aujourd’hui avec une contestation du système que l’annonce d’une taxe sur les transactions financières pourrait donner le sentiment que la partie est gagnée.
Et non ! Reste la réponse à la question : des taxes pour quelles politiques ?
Et là, pour les représentants du libéralisme c’est comme pour l’écologie et le Capitalisme Vert pas touche (au grisbi) aux privilèges de la finance et de la fortune !
Comme nos amis d’Attac, ne boudons pas le plaisir, le débat d’idée a marqué un point pour le camp de l’alternative économique mais ne soyons pas naïf la lutte continu.