Les élus PCF et l’eurodéputée du Front de gauche plaident pour une maîtrise 100% publique.
Dans une déclaration commune sept élus(*) communistes et Front de gauche unissent leur voix pour exiger le « soutien et l’engagement de l’État » pour l’avenir de la SNCM. Avec ses 2 500 salariés, son chiffre d’affaire annuel de 350 millions d’euros « essentiellement réinjecté dans l’économie locale », la SNCM constitue selon eux « un enjeu national de 1er plan ».
Mettant en cause « la scandaleuse privatisation de la SNCM par le gouvernement Villepin-Sarkozy », les élus citent le récent rapport parlementaire sur la question et rappellent que « Walter Butler et son fonds de pension ont encaissé 60 millions d’euros de plus-value sans aucun investissement, tandis que la compagnie low cost Corsica Ferries, employeur de travailleurs détachés sur le modèle Bolkestein, a perçu près de 180 millions d’euros de subventions déguisées, prélevées sur l’enveloppe de continuité territoriale abondée par le contribuable français ».
Les élus accusent la commission européenne de soutenir « la compagnie italo-corso-genevoise, au nom de la concurrence libre et non faussée » dans ses démarches de contestation de la délégation de service public (DSP) de continuité territoriale, attribuée au groupement CMN-SNCM pour une durée de 10 ans à compter du 1er janvier 2014. « Le but étant de liquider la SNCM pour s’attaquer ensuite à la CMN et ses 430 salariés pour finir, comme en Sardaigne, en situation de quasi-monopole au détriment des usagers et de l’emploi sans renoncer aux financements publics », estiment-ils.
Tandis que le démantèlement de la SNCM est évoqué, les sept élus insistent : « Un tel désastre et gâchis économique et social serait inacceptable et doit être écarté. »
Une table ronde État-collectivités demandée au gouvernement
Et ils rappellent que « plusieurs collectivités locales envisagent désormais d’entrer au capital de la SNCM pour stabiliser et pérenniser ce fleuron de la marine marchande française dans l’intérêt général, aux côtés des autres actionnaires, la Caisse des dépôts et consignations, l’État et les salariés. Ce schéma permettrait une sortie « propre » de Veolia Environnement, consolidée par une participation de départ en trésorerie et une maîtrise 100% publique de la compagnie et de ses missions par l’État, la Caisse des dépôts et les collectivités locales ».
« Pour finaliser sans tarder cette proposition stratégique d’intérêt général et de bonne gestion, nous demandons au gouvernement d’organiser une table ronde avec la Ville de Marseille, le conseil général des Bouches-du-Rhône, la Région Paca et la collectivité territoriale de Corse », concluent-ils.
La Marseillaise, le 28 décembre 2013
(*) Jean-Marc Coppola (Région Paca), Michel Stefani (Collectivité territoriale de Corse), Frédéric Dutoit (Ville de Marseille), Jean-Marc Charrier (Conseil général des Bouches-du-Rhône), Gaby Charroux (Député), Isabelle Pasquet (Sénatrice) et Marie-Christine Vergiat (Députée européenne).