Le ministre du travail envisage de supprimer les élections prud’homales après 2015. C’est un mauvais coup pour la démocratie.
D’autant que le gouvernement demandera au parlement, dans le cadre du projet de loi sur la formation, de pouvoir procéder par ordonnance pour modifier le mode de désignation des conseillers prud’homaux, c’est à dire sans débat parlementaire.
La légitimité des conseils de prud’hommes est renforcée par l’élection des juges par leurs pairs. Il faut maintenir les élections, améliorer les conditions de tenue de ces élections pour augmenter encore la participation.
Michel Sapin, en envisageant la suppression des tribunaux prud’homaux, répond à une vieille revendication du patronat qui lui permettrait d’avoir les mains libres pour licencier et brutaliser les travailleurs. Dans une période ou plans de licenciements et attaques contre les syndicalistes se multiplient, le gouvernement, au lieu de s’y opposer fermement, donne un très mauvais signe pour la démocratie sociale.
Le PCF et le Front de gauche revendiquent au contraire un renforcement et une reconnaissance élargie, en particulier dans les PME TPE, du droit syndical et des tribunaux prud’homaux.
Le monde du travail a besoin de reconnaissance et de respect. Lui supprimer la seule élection nationale interprofessionnelle est un acte de recul inacceptable.