Les socialistes Français devraient faire un stage à New York pour redécouvrir les fondamentaux d’une politique sociale , d’une politique de Gauche !
Le démocrate Bill de Blasio a été élu, mardi 5 novembre, 109e maire de New York, en distançant largement son rival du parti républicain, Joe Lhota, selon les sondages de sortie des urnes. Selon les estimations, portant sur 99 % des votes, il a remporté 73,6 % des voix, contre 24 % pour M. Lhota, rapporte le New York Times.
Stéphane Lauer, le correspondant du Monde à New York, a répondu en direct aux lecteurs :
Morceau choisi : Sarah : Sur quels dossiers veut-il créer une rupture avec la politique menée par son prédécesseur, Michael Bloomberg ?
Stéphane Lauer : » La critique essentielle qu’adresse Bill de Blasio à Michael Bloomberg porte sur le creusement des inégalités. Bloomberg se défend en disant que ce sont les millionnaires, c’est l’argent de Wall Street, des entrepreneurs qui crée l’emploi et qui est donc susceptible de faire sortir de la pauvreté toute une partie de la population. Mais Bill de Blasio, lui, considère que sa politique a finalement scindé deux blocs de population, deux villes, l’une des pauvres et l’autre des riches.
Pour y remédier, il veut agir particulièrement sur l’accès à la scolarité, notamment dès le plus jeune âge. Pour cela, il veut créer des écoles maternelles pour tous dès quatre ans. Un programme qu’il compte financer en taxant les plus riches, c’est-à-dire ceux qui gagnent plus de 500 000 dollars (environ 370 000 euros) par an. Il veut également créer 200 000 logements sociaux et élargir le droit aux congés maladie. »
Luc : Pourquoi les New-yorkais voulaient-ils rompre avec la politique de Bloomberg ?
Stéphane Lauer : « L’argument essentiel est le creusement des inégalités. Un constat qui peut être fait à l’échelle du pays et qui est encore plus spectaculaire à New York. Une petite moitié de la population vit juste au-dessus du seuil de pauvreté. Ce sont des gens qui assistent en spectateurs à la reprise économique, qui est réelle à New York, et qui ont le sentiment d’être laissés de côté.
Ils ont de plus en plus de mal à se loger du fait de l’augmentation des loyers, qui sont tirés par les hauts revenus générés par Wall Street.
Oui, la ville est plus sûre, elle est plus agréable. Michael Bloomberg a fait beaucoup en termes de cadre de vie, mais ce que lui reprochent une partie des New-yorkais est d’avoir fait de Manhattan en particulier une sorte d’écrin de luxe. »