Depuis le 3 octobre 1980 : 12 attentats sur le sol Métropolitain et deux entre 1961 et 1978. De l’extrême droite de l’OAS en 1961 aux intégristes de 2015 on est sur le même fond idéologique : la violence pour créer une escalade dans la confrontation. Pour les uns le nationalisme colonial, pour les autres un socle religieux : dans les deux cas la soif de pouvoir et un modèle économique de défense des privilèges de quelques-uns les animent. (voir PDF) : Terrorisme ; recapitulatif des attentats en France. Eléments de compréhension.
OAS : La terreur au service du maintien d’une situation coloniale
L’Organisation armée secrète, ou Organisation de l’armée secrète, surtout connue à travers le sigle OAS, est une organisation politico-militaire clandestine française, créée le 11 février 1961 pour la défense de la présence française en Algérie par tous les moyens, y compris le terrorisme à grande échelle.
Un an après l’échec de la semaine des barricades, alors que le gouvernement français souhaite manifestement se désengager en Algérie, elle est créée à Madrid, lors d’une rencontre entre deux activistes importants, Jean-Jacques Susini et Pierre Lagaillarde, ralliant par la suite des militaires de haut rang, notamment le général Raoul Salan.
Le sigle « OAS » fait volontairement référence à l’Armée secrète (AS) de la Résistance. Il apparaît sur les murs d’Alger le 16 mars 1961, et se répand ensuite en Algérie et en métropole, lié à divers slogans : « L’Algérie est française et le restera », « OAS vaincra », « l’OAS frappe où elle veut et quand elle veut », etc.
Sur le plan pratique, il ne s’agit pas d’une organisation centralisée unifiée ; d’une façon très générale, elle est divisée en trois branches plus ou moins indépendantes, parfois rivales : l’« OAS Madrid », l’« OAS Alger » et l’« OAS Métro »[2].
EI : La religion paravent d’une idéologie de conquête
L’État islamique (en arabe الدولة الإسلامية, ad-dawla al-islāmiyya), abrégé en EI, est une organisation militaire, politique et terroriste, d’idéologie salafiste djihadiste, qui a proclamé le 29 juin 2014 l’instauration d’un califat sur les territoires qu’elle contrôle. Son essor est notamment lié aux déstabilisations géopolitiques causées par les guerres en Irak puis en Syrie.
Sa création remonte à 2006, lorsqu’Al-Qaïda en Irak forme avec cinq autres groupes djihadistes le Conseil consultatif des moudjahidines en Irak. Le 13 octobre 2006, le Conseil consultatif proclame l’État islamique d’Irak (en abrégé EII ; en arabe دولة العراق الإسلامية, dawlat al-ʿirāq al-islāmiyya), lequel se considère à partir de cette date comme le véritable État.
En 2012, l’EII commence à s’étendre en Syrie et le 9 avril 2013, il devient l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL) (en arabe الدولة الاسلامية في العراق والشام, ad-dawla al-islāmiyya fi-l-ʿirāq wa-š-šām, littéralement « État islamique en Irak et dans le Cham »), en anglais ISIS, parfois désigné par l’acronyme arabe Daech (en arabe داعش, Dāʿiš [ˈdaːʕiʃ ], en anglais Daesh) utilisé par ses opposants.
Le 29 juin 2014, l’EIIL annonce le rétablissement du califat sous le nom État islamique dans les territoires sous son contrôle et Abou Bakr al-Baghdadi se proclame calife, successeur de Mahomet, sous le nom d’Ibrahim. Il entre alors en conflit avec Al-Qaïda et son influence s’étend à l’ensemble du monde musulman avec l’allégeance de plusieurs groupes djihadistes, les plus importants étant Boko Haram dans le Nord-Est du Nigeria, Ansar Bait al-Maqdis dans le Sinaï égyptien, le Majilis Choura Chabab al-Islam en Libye, Jund al-Khalifa en Algérie et Ansar Dawlat al-islammiyya au Yémen.
L’État islamique est classé comme organisation terroriste par de nombreux États et est accusé par les Nations unies, la Ligue arabe, les États-Unis et l’Union européenne d’être responsable de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité, de nettoyage ethnique et de génocide. Il pratique également la destruction systématique des vestiges du passé multimillénaire dans le périmètre fluctuant des régions qu’il contrôle par les armes. Depuis août 2014, une coalition internationale de vingt-deux pays intervient militairement contre cette organisation, qui mène également des opérations meurtrières à l’extérieur des territoires sous son contrôle.