20 mars 2013

Chypre et fin… de l’euro



Les postes de télévision tous allumés à bord du ferry entre Syros et le Pirée et réglés sur un magazine d’information exceptionnel par sa durée et aussi par les circonstances du drame... heureux à Chypre, ont fini par lâcher la grande nouvelle: “le Parlement chypriote a rejeté le plan de l’Eurogroupe”. De nombreux passagers ont laissé éclater leur immense joie: “C’est bien fait pour ces Allemands et leur 4ème Reich qui règne sur l’Europe finissante. Les Chypriotes se sont montrés plus patriotes que nous, en tout cas, plus patriotes que nos politiciens vendus et dociles”, a lâché une femme d’un certain âge, tandis que deux jeunes hommes poussaient des cris de joie à n’en plus finir.

"Les postes de télévision tous allumés" - 19/03
C’est vrai que d’Eurogroupe en Eurogroupe depuis trois ans, nous Grecs et les autres peuples au Sud de l’eurozone nous nous sommes transformés en êtres déboussolés, dociles et surtout tristes. Cette immense joie a alors gagné les deux tiers des passagers du navire comme une délivrance. Seuls les voyageurs sceptiques, d’ailleurs sceptiques et inquiets de tout âge il faut dire, n’ont pas prononcé un seul mot. Psychologiquement (et indéniablement), ils ont été les vaincus de la soirée.

Ce matin à Athènes même climat. Devant le “Parlement” place de la Constitution les passants commentent la nouvelle, formant... enfin les cercles des citoyens retrouvés. Dans un café du centre la géopolitique populaire est à l’honneur: “Les Allemands sont nés pour initier des guerres et ensuite les perdre par les Russes. [Nous préférerons] mille fois les Russes, voire les Américains que les Allemands, c’est clair”. Nos radios rediffusent en boucle les déclarations de la rue et de la doxa chypriote (grecque): “Il n’y a que le svastika qui manque [aux institutions] de Bruxelles”, “Nous disons non au nouveau nazisme allemand, nous disons non à leur nouveau colonialisme, après avoir dit non à celui des Anglais” (reportage depuis les rues de Nicosie, Real-FM 20/03).

"Fermeture des banques chypriotes" - Ermoupolis 19/03
Yorgos Trangas sur Real-FM (20/03) boit du petit lait: “Résistez, ne collaborez pas avec les forces occupantes allemandes, celles qui contrôlent nos ministères (…) N’obéissez pas aux lois mémorandaires (…) Ne l’oubliez pas, Schäuble est le nouveau Gauleiter de l’Europe (…) Le directoire de l’Euroland a tout fait pour imposer aux parlementaires chypriotes son dictat, comme en Grèce, sauf que cette fois-ci, ils ont perdu la partie. Il n’y a pas eu un seul parlementaire sur l’île pour dire oui mais en Grèce c’est différent. La différence c’est que Siemens et les services secrets allemands tiennent bien nos politiciens corrompus par la barbichette, tellement ils les ont engraissés par des pots-de-vin depuis des années (…) Les listes des noms existent, elles sont prêtes (…)”.

C’est alors depuis Chypre que l’hégémonie des élites allemandes (et de leurs alliés) sur la défunte construction européenne entamera sa descente aux enfers, voilà en tout cas pour la partie visible de l’histoire immédiate, car évidemment dans un monde déjà “funderiste” et bancocrate les enjeux sont certainement plus complexes. Ce qui est certain c’est que les politiques nationales reviennent en force, après la dissipation du brouillage européiste, savamment entretenu par certaines élites, mais pas par toutes les élites désormais. Quant aux gauches (ou “gauches”) européennes, elles devraient urgemment retrouver le bon dosage entre le devoir patriotique et la défense des intérêts des peuples, leurs peuples, surtout lorsque la guerre économique actuelle se transforme déjà en guerre contre les sociétés (classes populaires et classes moyennes) avant de prendre les allures d'une guerre sociale tout court.

"Les passants commentent la nouvelle..."- Athènes 20/03
Je pense d’ailleurs que les gauches européennes (et non pas européistes) n’ont guère plus que cinq ans devant elles pour se réveiller au risque de disparaitre, (et) au profit prévisible de l’extrême droite, nazillons de type Aube dorée compris. Et quant aux élites politiques et “paramédiatiques” de l’euroland, le temps est proche où elles devront expliquer (dans l’urgence) à leurs peuples combien les (bonnes ou mauvaises) politiques nationales existent bel et bien, sous le manteau déchiré de la mythomanie européiste.

Et pour preuve, ces déclaration sans langue de bois d’un parlementaire chypriote interviewé ce matin (20/03) sur Real-FM: “Nous avons rencontré les représentants de tous les partis politiques allemands. Tous, mais vraiment tous, (nous) ont fait signifier, certes poliment, la même chose: ils souhaitent notre esclavage sous un nouveau joug néocolonialiste”, donc à Chypre au moins on le comprend, l’Allemagne parlerait alors d’une seule voix, ce que les Italiens, les Espagnols ou les Portugais finissent par comprendre également. On comprend également que les dix plaies d'Égypte ne frapperont pas les Chypriotes, ce qui ne signifie en aucun cas que la situation soit bonne, non elle est plutôt mauvaise, sauf que pour s’en sortir, on peut ne pas emprunter le sens unique de l’Eurogroupe et d’Angela Merkel.

Elefterotypia 20/03
Ce qui est clair tient également du retour flagrant de la géopolitique, ce que le “bourrage de crâne” européiste tente encore à dissimuler. Déjà, d’après l’économiste grec Costas Lapavitsas, professeur d’économie à la School of Oriental and African Studies, University of London, joint mardi soir par téléphone (Real-FM), “(…) c’est déjà le début de la fin de l’euro et de ses illusions et peut-être bien de l’UE (…)”.

On tourne alors une page en Europe. En géopolitique la seule morale existante (et jamais démentie par les faits historiques) c'est la loi du plus fort, “il n’y a de justice qu’entre égaux” écrivait déjà Thucydide. Et comme les Chypriotes sont petits, ils ont fait appel aux Russes, voilà pour les premières apparences en tout cas, car l’île possède des ressources naturelles immenses, ainsi qu’une place financière intéressante et jusque là juteuse. C’est justement ces deux richesses des Chypriotes que l’Eurogroupe sous l’impulsion des élites Allemandes et de leurs alliés a voulu hypothéquer à sa seule manière passant outre de la souveraineté des intéressés eux-mêmes. Sauf que les Chypriotes pensent qu’il devient préférable (pour leurs intérêts) que de ne pas ignorer la géopolitique et donc la Russie.

C’est ainsi que l’argumentaire que l’on découvre souvent en lisant la presse du vieux continent sur “l’immoralité de certains investissements russes” à Chypre et sur la “lessiveuse chypriote” perd toute sa pertinence si on se place du côté de l’analyse géopolitique qui elle, ne connait pas de morale autre que les intérêts et les alliances de circonstances, heureuses et parfois dramatiques. Ailleurs aussi on sait “lessiver”, Yorgos Trangas a même prétendu hier (19/03) sur la chaîne Kontra-TV que “les banques allemandes sont les plus grandes lessiveuses d’argent salle en Europe, nous n’avons à recevoir aucune leçon de morale de leur part”, j’aimerais voir des journalistes si possible indépendants mener une telle enquête pour enfin comprendre, car Trangas ne cite pas toujours ses sources.

Place de la Constitution - 20/03
Ce qui ne veut pas dire que le modèle économique chypriote soit forcement durable et disons philosophiquement acceptable, sauf que ce n’est pas à Wolfgang Schäuble de décider à la place des Chypriotes, comme le faisait remarquer hier sur la chaîne Rik-1 (Chypre), un parlementaire. Joint aussi par téléphone, Yorgos Lillikas, candidat perdant aux récentes élections chypriotes (AKEL, gauche) a aussi rappelé l’évident (chaîne de télévisons Kontra-TV, 19/03):

“(…) Les Russes ont montré qu'ils sont concernés par notre problème et veulent y participer à sa solution. Non sans contreparties. Nous étudions la mise à la disposition de la Russie d'une partie de notre zone d’exploitation pour ce qui est du gaz naturel, [en liaison avec] la recapitalisation des banques chypriotes mais également [avec] l’aide des Russes pour ce qui est des infrastructures nécessaires à l’exploitation des gisements de gaz naturel. La partie russe pourrait également nous accorder un prêt de 5 à 10 milliards d’euros à 2,5%, tout cela est à l’étude (…) Tout un processus est en route pour que Chypre échappe à l’esprit et à la lettre du mémorandum, tout en restant fidèle à la défense de ses intérêts nationaux. D’ailleurs, les capitaux nécessaires sont plus petits que ceux prétendument annoncés et surévalués par les experts allemands et leurs alliés finlandais, il ne s’agit pas de 17 milliards (d'euros) mais de 5 à 7 milliards. Merkel (sic) ne doit pas ignorer la voix de Chypre, d’ailleurs ils ne peuvent pas nous faire expulser de l’Eurogroupe rien que par esprit de vengeance (sic).

"Non au chantage" - "Chypre a osé dire "non" à l'Allemagne" - 20/03
Cet esprit de vengeance des Allemands ne passe pas. Ainsi, nous comptons reprendre nos échanges et réunions (non officielles) entre responsables des pays du sud de l’Europe, il est grand temps. Nous devons revendiquer notre souveraineté, ce que Wolfgang Schäuble fait et dit, c’est du chantage, je note également que l’Allemagne devrait se montrer plus prudente car son comportement réveille en ce moment la mémoire tragique des autres peuples à son égard. Les Allemands doivent se rappeler que l’histoire ne s’écrit pas par un seul pays. L’Allemagne doit aussi savoir que la crise du Sud arrivera à sa porte et que son jeux géopolitique de la mise à l’écart de la Russie a échoué (…)”.

Chypre, un exemple à suivre”, écrit l’éditorialiste du quotidien Elefterotypia ce matin (20/03), c’est certain, la géopolitique et la politique sont de retour. D’où la panique chez les politiciens de la baronnie athénienne. Visiblement déstabilisés hier soir, les cameras les ont montrés sous le visage de la peur: “Nous avons dit que la position de l’Eurogroupe sur Chypre était intenable et injuste”, ont déclaré Venizélos (Pasok) et Kouvelis (“Gauche” démocratique), tandis que les députés Nouvelle démocratie dépêchés hier soir (19/03) sur les plateaux de télévision avaient le visage bien pâle, fin de règne ?

Entre-temps, la BCI a bien fait marche arrière et désormais, elle se dirait prête à “poursuivre le programme de financement de Chypre”… en attendant le “Plan B”. Des experts et émissaires chypriotes de haut rang sont dépêchés à Moscou (d’après les médias de Nicosie), tout comme le ministre d'économie, Mikhalis Sarris, lequel en arrivant à Moscou, il a aussitôt démenti les rumeurs sur sa démission. Depuis Nicosie, des voix font connaitre les idées du moment et de l’instantané historique: “Mettre en place une sorte d’emprunt national non obligatoire, indexé sur la réalité des gains futurs de l’exploitation de notre gaz naturel, c’est une affaire de psychologie et de confiance entre nous, puis entre nous et nos autres pays partenaires. D’ailleurs, nous ne sommes pas fermés à d’autres participations mais sur la base des accords bilatéraux en non pas sur la logique de l’Eurogroupe. Des pays comme le Luxembourg pourraient participer tout en y trouvant leur intérêt… main certainement pas l’Allemagne je crois (…)” (télévision chypriote Rik-1, 19/03).

Café d'Athènes - 20/03
Nous avons l'impression que les experts de l’Eurogroupe ainsi que les conseillers de l’élite politique allemande (et de leurs alliés) ont largement sous-estimé le facteur psychologique, autrement-dit, ce… psychisme de masse réveillé par le choc provoqué par la déclaration de guerre de l’Eurogroupe fait à Chypre. Après l’autre choc des élections en Italie, la prochaine étape devient alors inéluctable. C’est une affaire de temps et de géopolitique et cela ne sera pas toujours “automatique” ni rapide.

Espérons au moins que le peuple chypriote sera... sauvé (comme tous les autres), et non pas seulement “leurs” banques. Même si ce n'est qu'une illusion, l’air (déjà doux) à Athènes est déjà plus léger, même si une certaine presse pensante, insiste toujours à comparer notre situation à celle de la République de Weimar. Je ne suis pas d’accord, je crois que c’est un court (?) XXIe siècle qui commence tout juste, et nous serions plutôt en 1914.

Les “certitudes” mémorandistes (“la seule voie possible c’est l’austérité”) sont mortes hier soir au profit… des incertitudes ouvrant enfin la porte au seul Chaos créateur et dramaturge. En somme, à l’histoire.

En mer Égée - 19/03




* Photo de couverture: Le “NON” chypriote (internet grec 19/03)

27 commentaires:

  1. Sur le blog de Paul Jorion que vous connaissez, voilà un texte écrit par Julien Alexandre.
    C'est édifiant.
    http://www.pauljorion.com/blog/?p=51340#more-51340

    RépondreSupprimer
  2. Merci pour l'explication....

    La Russie est une valeur sûre !

    Je fais tourner votre texte...

    RépondreSupprimer
  3. D'un autre coté, la situation réelle et objective des banques chypriotes doit conduire normalement au même résultat, voire pire, que celui qu'on avait essayé d'imposer. Très concrètement cela signifie que ces banques sont incapables de rembourser ceux qui y ont mis de l'argent. Donc la joie des Chypriotes me semble un peu excessive. La situation actuelle entraine la désignation de cibles (l'UE, l'Allemagne, etc) par le fait que c'est vers elles qu'on se tourne pour règler les problèmes, mais que les réponses apportées ne satisfaisent pas. Mais les problèmes existent, même si on se débarasse de la tutelle européenne.
    Le problème des dettes d'état est un peu différent, parce qu'on peut toujours décider de ne pas les rembourser. Mais il faut voir qu'une des principales actions du pouvoir européen ces dernières années a été de "nationaliser" les dettes, c'est-à-dire qu'un défaut de remboursement frappe de plus en plus le pays même qui le fait.
    Quant à la sortie de l'€, elle serait beaucoup moins dramatique qu'on nous le rabache, d'après certaines analyses
    http://russeurope.hypotheses.org/987

    RépondreSupprimer
  4. Bien d'autres pays devraient se sentir proches des chypriottes vu la contrepartie au MES qui s'affiche désormais dans toutes les lois de finance 2013:
    http://www.assemblee-nationale.fr/14/projets/pl0235.asp#P3859_361846

    "Concrètement, l’Etat est ainsi autorisé, s’il obtient l’accord d’une majorité de créanciers, à modifier les conditions de remboursement de l’ensemble des titres concernés par le contrat d’émission. Cet accord des créanciers résulte d’un vote à la majorité, dont le quorum et le seuil requis dépendent de l’importance de la modification proposée. La détermination des modalités d’exercice de ce vote et des quorum et seuil de majorité est renvoyée à un décret. L’Etat ainsi que les organismes publics qu’il contrôle et qui ne disposent pas d’autonomie de décision sont exclus de ce vote. Il convient d’éviter que le poids prépondérant de ces autorités n’emporte, à lui seul, le sens du vote. Les titres détenus par l’Etat ou ces organismes ne sont, par conséquent, pas pris en compte dans le calcul du quorum et de la majorité.

    La modification proposée par l’Etat et approuvée par une majorité de créanciers s’applique à l’ensemble des titres concernés par le contrat d’émission, y compris à ceux détenus par les créanciers minoritaires l’ayant refusée."

    ----

    Dans des conditions ou la majorité des créanciers est extérieure aux pays, que leurs décisions sur tout ce qui est obligataire (assurance vie, livrets... quasiment tout ce qui a jusque là été présenté comme sûr/épargne familialle est concerné) engagera les autres (cad les citoyens de ces pays, pour éviter le défaut aux créanciers extérieurs!), l'état se refusant d'avance à peser...

    On comprends les taux actuellement bas de la france, conséquence de ce dispositif miraculeux! Dans une belle inversion de logique, ce sont ces taux bas qui sont censé justifier ce risque en le disant peu probable!

    Ayez confiance...

    RépondreSupprimer
  5. Article très intéressant, comme tous les autres. Votre blog est une bonne source d'informations. Je vous encourage dans vos travaux d'analyse.

    PS : C'est un peu dommage et pas très pratique de devoir se connecter à un compte google ou autre pour pouvoir envoyer un commentaire.

    RépondreSupprimer
  6. Article très intéressant, comme tous les autres. Je vous encourage à continuer vos travaux d'analyse qui sont instructifs et pertinents.

    PS : Ce n'est pas très pratique de devoir se connecter à un compte google ou autre pour pouvoir envoyer un commentaire.

    RépondreSupprimer
  7. Bon, je vais faire un petit commentaire de ce que j'ai compris et de ce que je ressens de la situation actuelle (pas seulement Chypriote).
    Les Allemands (je parle là des dirigeants)se plaignent des pays qui se sont endettés et qui ne veulent plus cracher au bassinet. Mais ces pays, en s'endettant, ont permis à leurs ressortissants de consommer, notamment et surtout des produits allemands (vous savez, ces gros engins à quatre roues, fierté des dealers de nos banlieues et des cadres soi-disant supérieurs, qui font vroum vroum et polluent beaucoup plus qu'une Citroen C1).
    Aujourd'hui, la source est tarie, le pigeon est exsangue, le teuton (je ne parle pas du citoyen allemand lambda, travailleur et respectueux de ceux de sa condition) devra donc s'asseoir sur la domination commerciale qu'on lui attribue.
    Il est quand même remarquable que ce soient les petits pays (hier l'Islande, aujourd'hui Chypre) qui osent dire non aux soi-disant puissants.
    Une belle leçon. Saurons nous la comprendre ?
    Un grand merci, par ailleurs, à celui qui anime ce site pour son travail et son rôle d'éclaireur.

    RépondreSupprimer
  8. excellent article! ça sent la pourriture...Puis-je copier/coller cet article pour dazibaoueb? merci panagiotis,je ne loupes aucun de tes posts...

    RépondreSupprimer
  9. Je ne suis pas convaincu du tout par tout le bruit fait autour de Chypre et par la comparaison qui est faite avec la Grèce. Il s'agit à Chypre de banques qui offraient des taux élevés (plus de 5%) ainsi que la possibilité d'anonymiser les dépots. Des taux pareils ne peuvent s'obtenir que par des placements spéculatifs, et plus le taux est élevé plus le risque est grand. Donc pas étonnant que ça s'écroule dans une période de crise économique et financière. Normalement quand une banque fait faillite on vend ses actifs et le produit de la vente est distribué entre les créanciers, y compris les déposants, et évidemment les créanciers y laissent des plumes. C'est ce qu'a décidé de faire l'Islande avec ses banques, avec l'approbation de tous, qui y ont vu une grande victoire populaire. Je ne comprends pas qu'on raisonne différemment avec Chypre, étant donné que le plan européen était beaucoup plus doux que la solution islandaise.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Autre opinion, de gauche, qui va un peu dans mon sens

      http://www.marianne.net/les-eco-att/Chypre-une-taxation-bienvenue_a8.html

      Supprimer
    2. Ce n'est pas une opinion de gauche mais de "gauche" mainstream !

      Supprimer
  10. je dois dire que je me sens assez réservée quant à la gestion de la crise par les chypriotes. oui, c'est vrai, ils ont dit "non" à la troïka, indignée que ce confetti ose résister à ses diktats. mais, au lieu de contester la dette elle-même, et la place délirante qu'a le système bancaire sur l'île, les chypriotes vont se jeter dans les bras des russes, qui obtiennent ainsi un accès à la méditerrannée, rêve doré de tous les tsars et dictateurs de ce nouvel ami. qui se révèlera certainement très très encombrant.

    les chinois et les russes sont les grands gagnants de cette farce meurtrière, pas les européens, y compris les allemands. et les russes seront là quand les négociations entre turquie et grèce concernant l'énergétique passeront à la vitesse supérieure.

    franchement, ce "non" chypriote est vraiment insuffisant, illusoire, s'il n'y a pas derrière une vraie révolution sociale, mentale, politique, philosophique (même s'il satisfait notre désir qu'à un moment donné, quelqu'un ose dire "non"). c'est pas "non" à la troïka, c'est "non" à mettre en danger les banques et les mafieux russes, pour adopter ceux-ci comme nouveaux partenaires politiques (et non plus financiers). pour moi, ce "non" est juste infantile...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je ne vois en fait que 3 solutions au problème de Chypre.

      1) une solution du type de ce que propose l'Europe.

      2) la faillite des banques, avec partage de ce qui reste entre les déposants, donc grosse perte pour eux. C'est la solution adoptée par l'Islande quand ses banques ont été en difficulté.

      3) le paiement des pertes des banques par les contribuables chypriotes. C'est ce genre de solution qu'ont refusée les Islandais par référendum. C'est aussi ce genre de solution qui est proposée par certains dans le cas de Chypre, en proposant de payer les dettes avec les ressources en gaz.

      Cela dit il est probable que 1) conduirait finalement à 2) ou 3).

      Supprimer
    2. Le "non" est peut-être infantile, mais il résulte d'une situation spécifique, en l'occurence le choix posé par les bailleurs de fonds: on est pour ou on est contre.

      Pour pouvoir démarrer une réflexion plus approfondie(?), encore faut-il commencer quelque part, en l'occurence avec un "non"... car répondre "oui" eût bloqué toute possibilité de sortir du cadre.

      Supprimer
    3. Peut-être que le peuple chypriote devrait s'inspirer de l'exemple d'autres insulaires: les Islandais, qui ont fait défaut, et qui ne s'en portent pas plus mal.

      Supprimer
    4. ne pas confondre le Peuple et les Banques .............et les sommes en jeu n'ont rien à voir de plus Chypre est le plus gros investisseur en Russie avec de l'argent venant de Russie

      Supprimer
  11. je dois dire que je me sens assez réservée quant à la gestion de la crise par les chypriotes. oui, c'est vrai, ils ont dit "non" à la troïka, indignée que ce confetti ose résister à ses diktats. mais, au lieu de contester la dette elle-même, et la place délirante qu'a le système bancaire sur l'île, les chypriotes vont se jeter dans les bras des russes, qui obtiennent ainsi un accès à la méditerrannée, rêve doré de tous les tsars et dictateurs de ce nouvel ami. qui se révèlera certainement très très encombrant.

    zozefine

    les chinois et les russes sont les grands gagnants de cette farce meurtrière, pas les européens, y compris les allemands. et les russes seront là quand les négociations entre turquie et grèce concernant l'énergétique passeront à la vitesse supérieure.

    franchement, ce "non" chypriote est vraiment insuffisant, illusoire, s'il n'y a pas derrière une vraie révolution sociale, mentale, politique, philosophique (même s'il satisfait notre désir qu'à un moment donné, quelqu'un ose dire "non"). c'est pas "non" à la troïka, c'est "non" à mettre en danger les banques et les mafieux russes, pour adopter ceux-ci comme nouveaux partenaires politiques (et non plus financiers). pour moi, ce "non" est juste infantile...

    RépondreSupprimer
  12. je dois dire que je me sens assez réservée quant à la gestion de la crise par les chypriotes. oui, c'est vrai, ils ont dit "non" à la troïka, indignée que ce confetti ose résister à ses diktats. mais, au lieu de contester la dette elle-même, et la place délirante qu'a le système bancaire sur l'île, les chypriotes vont se jeter dans les bras des russes, qui obtiennent ainsi un accès à la méditerrannée, rêve doré de tous les tsars et dictateurs de ce nouvel ami. qui se révèlera certainement très très encombrant.

    les chinois et les russes sont les grands gagnants de cette farce meurtrière, pas les européens, y compris les allemands. et les russes seront là quand les négociations entre turquie et grèce concernant l'énergétique passeront à la vitesse supérieure.

    franchement, ce "non" chypriote est vraiment insuffisant, illusoire, s'il n'y a pas derrière une vraie révolution sociale, mentale, politique, philosophique (même s'il satisfait notre désir qu'à un moment donné, quelqu'un ose dire "non"). c'est pas "non" à la troïka, c'est "non" à mettre en danger les banques et les mafieux russes, pour adopter ceux-ci comme nouveaux partenaires politiques (et non plus financiers). pour moi, ce "non" est juste infantile...

    RépondreSupprimer
  13. Je pense que ce " non " justifié ou pas a permis une revanche sur l'UE

    Le ton du billet de Panagiotis, assez inhabituel, permet de prendre la mesure de l'humiliation ( justifiée à mon avis) subie par les grecs, devant les diktats de la troïka et la soumission de leur propre gouvernement ( élu par eux en juin 2012) .

    ceci tant dit, Chypre est un île à a part, dans la méditerranée. Un peu comme Malte. L'anglais y est la langue quasi officielle et on y roule à gauche. Beaucoup de retraités anglais. Les russes sont aussi très présents et étalent leur richesse de façon très ostentatoire. A Limassol, on trouve plus facilement de la vodka que de l'ouzo. On ne retrouve pas la Grèce dans cette île.

    Ceci étant dit, j'ai un peu de mal à comprendre pourquoi on doit renflouer le système bancaire chypriote alors que les dépôts russe et anglais dans ces mêmes banques sont énormes!

    Qui peut m'éclairer? sans sectarisme ni langue de bois!

    RépondreSupprimer
  14. malheureusement Chypre est dans l'espace EURO et si ses banques sautent cela devient contagieux ....que ses banques ait offert de forts rendements à leurs déposants est une partie du probléme , quelles aient investis si ont peut dire par ailleurs dans de la dette Grecque en est un autre , actuellement nous payons ou nous allons payer l'incohérence de la politique economique de l'Europe une monnaie sans politique fiscale , économique globale ni intégration progressive ne méne à rien de bon .... avoir toléré que des pays tels l'Irlande Chypre la Roumanie fassent du dumping social ou fiscal se paye cher

    RépondreSupprimer
  15. l'ironie dans cette histoire, c'est que c'est le plus petit confetti dans ce ballet de dupes qui sème vraiment la panique en disant "non". plus c'est petit, plus la troïka veut écraser tout ça comme si c'était des quantités négligeables (chypre, mais aussi grèce, qui est un tout petit pays, en fait, et du temps de sa splendeur tout juste 3% du PIB de l'UE, si je me trompe pas). eh non, ça résiste à la dent !! quant au fric dans les banques, c'est PAS parce qu'il y en a beaucoup que les gens sont riches. (contrairement à ce que les français pensent (et tant d'autres), tous les suisses ne sont pas banquiers ni ne roulent en rolls).

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. "l'ironie dans cette histoire, c'est que c'est le plus petit confetti dans ce ballet de dupes qui sème vraiment la panique en disant "non""
      Excellente remarque. N'oubliez pas, non plus, l'Islande (candidate à l'entrée dans l'UE)qui a dit aux Anglais d'aller se faire voir ailleurs. Le ciel ne leur est pas tombé sur la tête.
      Les petits, les pauvres sont les fondations sur lesquelles les puissants, les riches s'appuient. Supprimez les fondations et les riches, les puissants s'effondrent.
      Nous n'avons pas besoin d'eux, ils ont besoin de nous, il faudrait rappeler cette vérité première que les médias s'acharnent à nous faire oublier.

      Supprimer
  16. le principal de l'argent placé dans les banques Chyprioteset Suisses n'est pas local

    RépondreSupprimer
  17. On comprends les russes, c'est clair: En méditerranée, au delà des détroits tenue par la Turquie, leur gros allié Bachar est mal en point et va bien finir par tomber. Si on leur offre sur un plateau une retraite dans une place déjà démographiquement bien conquise... C'était au mieux maladroit, au pire totalement idiot.

    Plus généralement, l'Europe joue collectivement un jeu très dangereux avec les effets du MES sur les lois de finance de ses membres. Cf mon précédent message. Par ailleurs, je vois assez mal la logique consistant à faire payer les épargnants qui ont su rester prudent pour un problème lié au crédit, transféré sur la dette des états.

    En attendant, les bases d'une spoliation massive et quasi automatique sont posées et les seuls qui en parlent... ce sont des acteurs liés au domaine bancaire, avec un ton rassurant: Normal, puisqu'il s'agit d'assurer leur renflouement avec nos sous si cela craque!

    RépondreSupprimer
  18. j'aimerai connaitre les epargnants qui ont plus de 100 000 euros en banque dans un paradis fiscal ou l'impot sur les sociétés est de 10 % ....les Russes viennent de rejetet les propositions Chypriotes

    RépondreSupprimer
  19. Je pense que la géopolitique va reprendre ses droits. Le plus gros problème de Chypre c'est évidemment la Turquie, qui est tentée de s'approprier une partie des ressources en gaz. Il y a aussi le même risque en Grèce je crois. Chypre a donc tout intérèt à ménager la Russie et l'UE. Elle aura sans doute besoin des deux dans l'avenir.

    RépondreSupprimer